Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Paul Boudoube candidat aux municpales
Après « mûre réflexion », le maire Paul Boudoube va solliciter un nouveau mandat au printemps. Il explique ce qui l’a fait changer d’avis
Partir, revenir… Ce n’est pas seulement le titre d’un grand film de Claude Lelouch ; cette antienne s’adapte à merveille à la vie politique pugétoise. Après avoir annoncé en 2016 qu’il mettrait un terme à sa carrière d’élu en 2020, Paul Boudoube se montrait moins catégorique depuis le début de l’année. Il hésitait. Le maire a finalement pris sa décision : il va briguer un nouveau mandat en mars.
Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
Le risque de voir quelqu’un qui n’est pas de Puget, qui arrive de Toulon, prendre la mairie. Je parle naturellement de Frank Giletti, le candidat investi par le Rassemblement national. Puget n’est pas un quartier de Fréjus et je ne veux pas qu’il le devienne ! Malgré toute l’admiration que je porte à la cité romaine, je pense que l’intérêt de Puget est de rester dans sa petitesse – en tout cas dans sa vérité.
Votre décision n’est donc pas politique ? Vous n’entendez pas « faire barrage » au RN…
Je ne m’en cache pas, j’ai toujours entretenu d’excellentes relations avec le maire de Fréjus. Plusieurs projets importants – notamment le doublement de la RDN – ont pu être menés en parfaite intelligence avec David Rachline. [Un silence] Vous savez, je ne suis pas un homme de parti.
Vous ne solliciterez aucune investiture ?
Absolument : ni investiture, ni étiquette. Même si je me revendique moi-même comme gaulliste, proche du centre droit. Mais je suis d’abord un homme d’ouverture. [Il sourit] En , j’ai été élu après avoir fait alliance avec une liste divers gauche.
En , lorsque vous annonciez votre intention de renoncer, n’exprimiez-vous pas ainsi une certaine lassitude ?
Ce n’est pas le terme. Mais, à ans, la question se posait de savoir ce que je souhaitais faire du reste de ma vie. [Il rit] Cela fait tout de même douze ans que je n’ai pas pris de vacances ! J’ai pesé le pour et le contre, j’ai consulté mes amis, ma famille… Après mûre réflexion, mon constat est le suivant : je suis en pleine forme, j’ai encore des envies d’avenir pour ma commune. Donc je continue…
Quid de Jean-François Moissin, votre adjoint et dauphin désigné, qui devait mener la bataille de ?
Jean-François est un bosseur, une personne de valeur qui pourrait faire un très bon maire…
... Et qui assure avoir déjà
bouclé sa liste () !
« largement »
En effet. Mais parce que je suis le maire, parce que les gens me connaissent depuis des années et me font confiance, les Pugétois dans leur ensemble paraissent plus enclins à me suivre, moi. Ce constat n’enlève rien aux qualités de Jean-François.
Sera-t-il sur votre liste ?
Évidemment. Je peux même vous annoncer qu’il sera mon premier adjoint si je suis élu.
Allez-vous « piocher » dans la liste qu’il dit avoir constituée ?
Oui. [Soucieux] Mais je ne peux pas reprendre tout le monde ; il faudra faire des arbitrages.
Au regard de votre âge, songez-vous à céder la place à Jean-François Moissin en cours de mandat ?
Je vous l’ai dit, je suis en pleine forme ; je me présente pour assumer un mandat complet.
A ce jour, je n’ai aucune intention de céder mon fauteuil.
Face à vous, vous allez sans doute retrouver plusieurs de vos anciens adjoints : Rémy Verchère, Lucie Ronchieri…
Ces personnes ont quitté ma majorité pour donner libre cours à leurs ambitions personnelles ou pour des raisons partisanes. Je ne les regrette pas.
Vous allez aussi être opposé à Stéphane Morféa qui, lui, est bien implanté localement…
En effet. [Il sourit] Je m’attends à une campagne sans concession. Mais vous savez, au cours de ma vie professionnelle, au Liban ou en Iran, j’ai été confronté à des adversaires beaucoup plus inquiétants que ces gens-là !
PROPOS RECUEILLIS