“L’affaire” des migrants suscite des réactions indignées

La motion votée en conseil municipal, pour protester contre la présence d’un centre d’accueil pour mineurs nonaccompagnés à Fréjus (notre édition de vendredi), a suscité plusieurs réactions politiques.

Catherine Aubry, co-animatrice de la France insoumise de l’Est-Var, s’indigne : « Le Rassemblement national ne changera jamais. Le voici qui part en guerre contre un centre accueillant [...] trente-cinq jeunes gens encadrés sept jours sur sept par une dizaine d’éducateurs, de psychologues, et agents de sécurité de l’association départementale de sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et des adultes en difficulté (Adseaav). Des jeunes garçons réfugiés en France parce qu’ils ont connu chez eux, au Mali, en Guinée, en Syrie, en Afghanistan, la guerre, la misère, la torture. A Fréjus, ils sont scolarisés, apprennent le français, se socialisent et tentent sans doute d’oublier leur passé, leur histoire terrible. [...] Ils auraient surement préféré arriver dans d’autres conditions sur notre sol. Mais ils n’ont pas le choix. Ce que M.Rachline nomme « un accueil dangereux et ruineux » ne représente qu’un minimum d’humanité, la plus élémentaire. »

Joël Hervé, candidat déclaré aux municipales , proche des écologistes, est au diapason : « Trentecinq jeunes étrangers mineurs vivent à Fréjus depuis trois mois [...] et le maire ne le savait pas ? Permettez-moi d’en douter. Il y a eu certes quelques incidents, inadmissibles et regrettables. Mais ils ont été aussitôt régulés par ceux qui avaient autorité pour le faire : les éducateurs et les fonctionnaires des ministères concernés. Alors pourquoi provoquer un vote en conseil municipal ? On voudrait utiliser la situation qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Mais la ficelle est un peu grosse. Les Fréjusiens sont intelligents et méritent davantage de respect. » Egalement candidat aux municipales, l’ex-UDI Emmanuel Bonnemain rue dans les brancards : « [...] L’équipe FN/RN prétend découvrir la présence de mineurs migrants non accompagnés au centre Kangourou de la Tour de Mare. Il s’agit déjà d’un mensonge. La municipalité est parfaitement informée depuis l’origine de l’arrivée de ces enfants perdus sur le sol Fréjusien : Admettre le contraire serait, soit une insulte à l’intelligence de nos élus, soit la preuve de leur incompétence. [...] Il y a  ans, mes oncles italiens étaient rejetés de la même manière par des “bons” Français qui acclamaient le vainqueur de Verdun. »

Marie José de Azevedo, présidente du Forum républicain, juge enfin que le maire de Fréjus adopte « une attitude xénophobe anti-jeunes. » Elle y voit

« une preuve de plus que M. Rachline continue de s'inspirer l'idéologie [...] du Rassemblement national fondée sur le rejet des autres et de la différence. »