Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Donnez un nom au “non”, non de non !

- de Pierre JOHANN

Depuis quelques semaines, la Quenelleri­e dracénoise investit la toile avec beaucoup d’entrain. Et pour cible les municipale­s. Je leur adresse un petit message. Bon, les gars, c’est pas comme ça que ça marche quand on veut bouger les lignes.

Il faut aller au « mastic », mouiller la culotte et surtout lui donner un petit nom.

Un nom, comme l’étiquette collée sur le revers d’un slip, comme le faisaient nos mamans quand elles nous envoyaient en colonie de vacances… C’est gentil, les gars, d’avoir répondu à mon courriel en retour, qui vous demandait : « Qui vous êtes et pour qui vous roulez ? »

Réponse : « Nous ne roulons pour personne car aucun des pantins du système qui se dit candidat ne roule pour la ville ou ses habitants. »

Ce propos pourrait me tendre l’oreille. Parce qu’il exprime un ras-le-bol que l’on peut entendre.

À condition que s’y attachent des gens, une volonté et… une identité.

« En vérité, il y a une réponse à ta question, me dit-on : nous sommes le reflet d’une époque. Nous agissons ainsi parce que dans ce monde du web, aucun flash-ball ne peut nous atteindre ; aucune vie ne peut être broyée ; et le plus modeste des Dracénois peut mettre un coup de godasse dans les cou… du plus puissant des oligarques. On est les pauvres, Pierre… Tu sais, les beaufs, les jaunes, les connards, les fachos, ceux qui achetaient ton journal avant qu’il ne mette ses « baloches » dans le coffre-fort du système et qu’il devienne le tapin de ceux à qui on tape la gueule. On fait le boulot que tu ne fais plus… » Primo, cher internaute, gaillard et vindicatif, la différence entre toi et moi, c’est que ma photo est en haut à gauche de ce billet. Avec mon petit patronyme qui l’agrémente.

Et ça, c’est vraiment le fossé qui nous sépare. Moi, je tomberai peut-être dedans, mais avec les honneurs. Secondo, cher ami, tu « démontes » les élus et ériges le web en puissance, qu’il est, certes, mais pour en faire quoi, exactement ? Un monde sans figure où l’on dénonce son voisin sans avoir le courage de monter à la tribune ?

Mais où est le courage lorsque l’on jette une pierre dans la vitre avant de partir en courant ?

Je dois vraiment vieillir pour servir encore les vieux poncifs de la démocratie et de notre histoire.

Elle n’a néanmoins de corps que par ceux qui lui donnent une voix. Et ce ne sont certaineme­nt pas les chants de l’ombre qui lui donneront le “la” ! Chères quenelles, soit vous demeurez trop longtemps dans la casserole frémissant­e et la pâte deviendra molle et peu goûteuse. Soit vous sortez de l’écumoire à point et à fond, pour donner votre croustilla­nt à un débat dont vous prétendez être exclus, sans néanmoins y participer.

Vous avez faim ? Ne soyez pas indigestes…

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