La France a rendu hommage à Chirac

Honneurs militaires aux Invalides et cérémonie à Saint-Sulpice ont précédé l’inhumation au cimetière du Montparnasse

2019-10-01 -

La France a adressé hier à Paris un ultime adieu à Jacques Chirac, lors d’un hommage solennel aux Invalides puis en l’église Saint-Sulpice, en présence de très nombreux chefs d’État étrangers et de la quasi-totalité de la classe politique nationale, avant une inhumation dans l’intimité.

Cette journée de deuil national, la 8e seulement depuis le début de la Ve République, a commencé aux Invalides, où 7 000 anonymes étaient venus la veille se recueillir auprès du cercueil. Après une cérémonie familiale en la cathédrale SaintLouis le matin, en présence de Bernadette Chirac – très affaiblie, celle-ci n’est pas apparue publiquement depuis le décès de son époux – et de quelque 200 personnes, famille et personnel médical ayant assisté l’ancien Président, les honneurs militaires y ont été rendus dans la cour en présence d’Emmanuel Macron.

Le bourdon de Notre-Dame

Encadré par une imposante escorte motocycliste, le cercueil de l’ancien Président est ensuite arrivé peu avant midi à l’église Saint-Sulpice. Enveloppé du drapeau tricolore et porté par ses anciens officiers de sécurité à l’Élysée, il a remonté la nef au son du Requiem de Gabriel Fauré, sous les yeux de près de 2 000 invités, dont 80 personnalités étrangères, chefs d’État et de gouvernement, anciens dirigeants et membres de familles royales. La foule massée sur le parvis a applaudi

(1) l’entrée et la sortie du corps de l’ancien chef de l’État. Peu avant, pour la première fois depuis l’incendie, NotreDame avait fait retentir son bourdon. Jacques Chirac a ensuite été inhumé en début d’après-midi dans un cadre strictement privé au cimetière du Montparnasse. Selon le souhait de son épouse, il repose désormais dans le caveau de leur fille aînée Laurence, décédée en 2016 et dont le destin tragique a été le drame de sa vie. Les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices publics et une minute de silence a été observée à 15 heures dans tout le pays, notamment les écoles.

« Ces disparitions rappellent la vulnérabilité de nos vies et ce que nous partageons de manière durable avec celles et ceux qui nous dirigent pendant un temps » ,acommenté hier soir Emmanuel Macron. «Ces moments nous font toucher du doigt combien on s’écarte de l’écume des choses [...] et comment un lien se construit ». « J’ai été heureux de cet esprit de ces derniers jours, la concorde, le recueillement, l’apaisement, la bienveillance », a-t-il conclu. 1.Parmilesquels,entreautres,leprésidentrusseVladimirPoutine, l’ex-président américain Bill Clinton, les présidents italien Sergio Mattarella et congolais Denis Sassou Nguesso, le Premier ministre libanais Saad Hariri, celui de Hongrie Viktor Orban… Au niveau national, étaient présents entre autres François Hollande, Nicolas Sarkozy et Valéry Giscard d’Estaing.