Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Inondation­s : l’impasse de la Valette toujours inaccessib­le

Les Arcs-sur-Argens La route menant à leurs habitation­s s’étant effondrée lors des intempérie­s, les familles sont contrainte­s à un détour, à pied et non sécurisé. Une situation devenue “invivable “

- CARINE BEKKACHE cbekkache@nicematin.fr

Stationnée au bord de la route de Sainte-Cécile, à quelques pas de l’impasse de la Valette, Estelle Hénin ouvre la portière arrière du véhicule. La maman fait descendre ses quatre enfants et, avec la plus grande prudence, traverse la départemen­tale, alors plongée dans la pénombre.

« C’est ainsi tous les jours, depuis maintenant deux semaines », souffle-t-elle. Une fois la petite famille mise en sécurité, en contrebas de la route, la jeune femme se retourne et désigne, dépitée, l’entrée de l’impasse de la Valette.

« D’ordinaire, c’est par là que nous devons entrer avec notre voiture pour rejoindre notre maison, au bout du chemin. Mais depuis les intempérie­s des 23 et 24 novembre, la route s’est littéralem­ent effondrée. Ce qui nous oblige à contourner, via la voie privée sur laquelle nous nous trouvons, pour accéder à notre habitation. »

« Nous avons le droit au désenclave­ment »

Un détour qui, à juste titre, n’enchante guère la mère de famille… « La mairie a fait en sorte que nous puissions nous garer sur le parking qui se trouve un peu plus haut, à droite à l’entrée du village. Certes, l’initiative est là, mais il n’y a que peu de places disponible­s et lorsque celui-ci est saturé, comme c’est le cas aujourd’hui, nous sommes obligés de stationner au bord de la route, mal éclairée, dénuée de trottoir, de passage piéton et où bien souvent les automobili­stes ne respectent pas les limitation­s de vitesse. »

Du jour au lendemain, le quotidien de la famille Hénin – désormais contrainte de traverser un chemin privé entre les vignes pour se rendre à son domicile – s’est donc transformé en véritable parcours du combattant…

« Là encore, la Ville s’est concertée avec les propriétai­res pour nous accorder un droit de passage temporaire, et a aménagé la route avec du tout-venant », poursuit Estelle. Une situation que l’ensemble des riverains concernés espèrent temporaire. « Pour ce qui est de l’effondreme­nt de la route, personne n’y peut rien. Ni nous, ni la commune, reconnaît Raphaël, le compagnon d’Estelle. Néanmoins, nous avons le droit au désenclave­ment. Car tout cela commence à impacter sérieuseme­nt notre vie. Les enfants ne peuvent plus se rendre aux activités extrascola­ires, car rentrer après 20 heures et faire ce détour à pied dans la nuit noire est beaucoup trop dangereux. »

« Tout, y compris la plus banale action du quotidien, devient un

problème, reprend Estelle. La sortie des poubelles, le ramassage du courrier, qui se fait de façon aléatoire quand l’un d’entre nous a la chance de croiser le facteur, et même les courses… »

« Combien de temps encore à subir cela ? »

Voisins du couple, Marie Autuly et Maryse et Olivier Louasse regrettent, eux aussi, une « situation invivable qui s’éternise ». « La mairie a porté un référé d’urgence devant le tribunal, afin de trouver une solution. Pour nous, au vu du cadastre, le terrain touché appartient à la commune, mais d’autres contestent son caractère public. Dès lors, combien de temps encore devrons-nous subir cela ?, interrogen­t les riverains, qui craignent que la réponse finale ne soit : «onnepeut rien faire pour vous. C’est à vous de trouver la solution… »

« Il est clair que ce problème va mettre du temps à se dénouer ,regrette Estelle Hénin. Néanmoins, nous demandons juste une sortie, ne serait-ce que provisoire, pour pouvoir entrer et sortir avec nos véhicules. Et ainsi reprendre une vie normale ! » La moindre des choses, et le moindre mal pour ces riverains désemparés…

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« une vie normale » au plus vite.
(Photos Sophie Louvet) Las et impuissant­s, les riverains sont aujourd’hui dans l’incapacité de regagner leur domicile en voiture. Ils espèrent retrouver « une vie normale » au plus vite.
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