Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Dans le vestiaire avec… Stéphane Joulin

L’ancien internatio­nal de hand est aujourd’hui l’entraîneur des moins de 18 ans du SRVHB

- Propos recueillis par ALEXANDRE DEMÉSY Photo : Adeline LEBEL

Tous les lundis, notre rubrique Dans le vestiaire avec... vous permet de faire connaissan­ce avec un acteur important du sport local. Cette semaine : Stéphane Joulin, éducateur des moins de  ans du Saint-Raphaël Var handball (SRVHB).

Quel a été votre parcours dans le handball ?

J’ai commencé en UNSS à l’âge de dix ans un peu par mimétisme, car mon père était gardien de but, mais moi je préférais courir (rires). J’ai pris une première licence à  ans puis cela s’est enchaîné rapidement : il y a eu les sports-études puis après ça a fonctionné (il a connu le plus haut niveau voir fiche ci-contre). C’était une carrière intense où il y a eu beaucoup de rencontres.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Je suis extrêmemen­t reconnaiss­ant de tout ce que j’ai pu vivre que ce soit dans les défaites comme dans les bons moments. Parfois, ce n’est même pas un titre que je vais mettre en avant, mais des rencontres, des moments de vie qui m’accompagne­nt toujours. Pour moi, le handball a toujours été une aventure humaine.

Et vous voilà éducateur : le handball vous manquait ?

Je ne suis pas devenu tout de suite éducateur. Je suis rentré au centre culturel et pendant deux ans, je n’ai plus du tout eu de lien avec le handball jusqu’à ce que l’on me propose la responsabi­lité des moins de  ans. Je ne m’étais jamais vraiment projeté, je souhaitais aussi vivre autre chose après le hand. Quand on m’a proposé, j’ai réfléchi, je n’ai pas dit oui de suite. Puis j’ai tenté et la première année a été plutôt calamiteus­e. Par la suite, on progresse et ça s’est mieux passé.

Vous êtes à la lutte avec Montpellie­r dans cette première phase : c’est un bon début de saison pour le club…

Oui, on est dans les temps. Les trois premiers se qualifient pour la prochaine phase donc normalemen­t cela devrait bien se passer jusqu’à la fin des matches retour. C’est un championna­t en trois phases. Si on accède à cette deuxième étape des championna­ts de France, il y aura de nouveau six équipes et les deux premiers se qualifiero­nt pour les huitièmes de finale.

Et vous avez déjà remporté des challenges avec les moins de  ans…

On a gagné le Falcony, l’Élite et l’excellence. Le Falcony, c’est vraiment le titre de champion de France. On l’a acquis en . Lorsqu’on a gagné l’Élite, cela laissait présager des choses intéressan­tes pour l’année suivante avec des jeunes qui n’étaient même pas en première année dans cette catégorie. L’année suivante, avec des premières années, on finit e du championna­t de France avec des premières années face à des deuxièmes années. On s’incline d’un but face à Créteil.

Quelles sont vos ambitions cette saison ?

Si on devait être honnête, on ne vise aucun titre car on est dans la formation. Après, les garçons se prennent au jeu et nous aussi. Mais il y a des paramètres qu’on ne maîtrise pas avec des blessures. Il faut savoir qu’une blessure en D a des répercussi­ons sur la réserve et donc sur les moins de , car il y a un phénomène d’aspiration pour compenser les postes. J’ai des joueurs qui jouent en ce moment un peu plus en National . L’an dernier, notre équipe a terminé e en Élite, on avait fait un bon parcours malgré quelques infortunes. Mais comme je dis, l’important est de former au mieux pour alimenter les catégories supérieure­s.

Vous avez souvent des joueurs appelés en National  ?

Oui, ça devient récurrent. Il faut savoir que les dernières années en moins de  ans candidaten­t au centre de formation, c’est donc pour eux l’opportunit­é de se montrer pour peut-être obtenir cette place.

Cela doit être compliqué pour vous de ne jamais avoir le même groupe ?

On s’y habitue (rires) .Ilyades challenges, on se creuse le cerveau pour trouver des solutions et des stratégies pour répondre aux attentes de ce championna­t. De toute façon, nos joueurs ne jouent pas pour une équipe, mais pour un club et c’est l’entité qui prévaut. Je n’ai eu le plaisir d’avoir qu’une seule fois mon équipe type cette saison.

Au vu de vos résultats, est-il compliqué d’intégrer cette équipe ?

On est transparen­t auprès des garçons. Ils savent à quoi s’attendre, il faut gagner sa place, mais on fait en sorte que personne ne soit oublié. Il y a une équipe moins de  ans Cavem où les ‘‘’’ non sélectionn­és en moins de  ans peuvent jouer.

Vous avez l’une des meilleures défenses du championna­t, l’équipe profession­nelle mise aussi beaucoup là-dessus. C’est une volonté du club de ‘‘performer’’ dans ce domaine ?

Oui, c’est le nerf de la guerre. Si on souhaite postuler sur un centre de formation, il faut être bien armé défensivem­ent, car tout part de là. On peut ne pas être spécialeme­nt flamboyant en attaque, mais à partir du moment où l’on peut se reposer sur une assise défensive solide, on peut construire une stratégie. Le projet défensif est inhérent au club et se décline de la D aux moins de  ans.

La formation des jeunes semble vraiment très importante à Saint-Raphaël...

Oui, c’est un choix, ici. Après, si on prend le Paris Saint-Germain, ils ont fait venir les meilleurs jeunes de la génération  il y a deux ou trois ans. Montpellie­r axe aussi beaucoup sur la formation. Il y a deux clubs encore plus impliqués dans ce domaine, c’est Ivry et Créteil car, économique­ment, ils n’ont pas forcément les mêmes cartouches que les autres clubs, mais ils sont dans un bassin de recrutemen­t qui est énorme. Nous, on a un bassin un peu plus confidenti­el.

Mais cela ne vous empêche pas d’avoir de très bons résultats ?

C’est grâce à un travail collégial, il y a des entraîneme­nts communs entre les équipes. Pour l’instant, on perçoit le fruit de ce travail. On est exigeant même si on part peut-être avec un peu moins de moyens au départ, on va essayer de trouver des solutions puis c’est ce qui fait aussi le charme et pimente tout ça. Ce serait un peu trop monotone sinon !

Comment vous qualifieri­ez-vous comme entraîneur ?

Déjà, je préfère éducateur qu’entraîneur. J’évolue en fonction de la génération que j’accompagne. C’est ce qui fait la richesse de ces aventures. Mon credo, c’est le participat­if, j’aime que les garçons réfléchiss­ent au projet de jeu et qu’ils analysent leur jeu. C’est important qu’ils soient acteurs.

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