Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Après les intempéries « la solidarité de l’État »
Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation est en visite dans le Var et les Alpes-Maritimes, aujourd’hui, pour constater l’ampleur des dégâts
Vous avez immédiatement répondu à l’appel de la Chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes qui espérait votre venue après les intempéries...
Les régions du Sud-Est ont connu cette année de nombreux dégâts dus aux aléas climatiques.
À chaque fois, des agricultrices et des agriculteurs ont perdu leurs récoltes ou leurs moyens de production. La solidarité de l’Etat doit s’exprimer dans ces moments difficiles. C’est le sens de ma venue.
Les agriculteurs varois et azuréens vont-ils bénéficier d’aides ?
Nous allons, tout d’abord, aider leurs trésoreries en exonérant les exploitations de charges sociales MSA [mutualité sociale agricole] et de taxe sur le foncier non bâti. Ils pourront actionner les mesures de chômage partiel. Enfin, ils doivent constituer des dossiers de reconnaissance en calamité agricole auprès de leur chambre d’agriculture et de l’État.
Comment rassurer une profession déjà en souffrance au sujet de la réforme des retraites ?
Je voudrais rassurer sur ce point : la réforme des retraites sera très bénéfique pour le monde agricole. On sait que le régime actuellement en place n’offre toujours pas un niveau de vie satisfaisant aux agriculteurs. Le niveau de pension dont bénéficient les exploitants pour une carrière complète demeure très faible comparé aux retraités des autres régimes. Démographiquement, il est instable : il n’y a plus que trois agriculteurs qui travaillent aujourd’hui, pour agriculteurs retraités. Le futur système va corriger ces inégalités tout en préservant la retraite par répartition. La réforme installe un système universel, où les droits seront les mêmes pour tous, en remplacement des régimes existants. C’est déjà un progrès pour l’agriculture. Mais la plus grande avancée, c’est que ce sera un système plus solidaire, qui protégera mieux les Français et parmi eux les agriculteurs qui partent avec de très faibles pensions malgré une vie entière de travail. Une pension minimale de euros par mois pour une carrière complète et garantie à % du SMIC sera installée.
Le gouvernement a-t-il tranché sur le délicat sujet de la distance d’épandage des pesticides par rapport aux habitations ?
S’agissant de la consultation, commentaires ont été reçus, soulignant l’intérêt des citoyens. Cette consultation a été notamment l’occasion pour beaucoup d’exprimer leur ressenti à propos des tensions et des crispations actuelles sur la question des pesticides dans les milieux ruraux. Beaucoup témoignent d’un dialogue rompu et souhaitent rétablir une réelle discussion apaisée et constructive entre agriculteurs et riverains.
Et les annonces ?
Elles seront faites dans les prochains jours, sur des textes devant entrer en vigueur au
er janvier . Notre objectif est de renforcer toujours plus la protection des populations dont les exploitants agricoles, tout en améliorant le dialogue entre agriculteurs, riverains et élus locaux.
Vous vous rendez dans une propriété viticole, qu’allez-vous leur dire au sujet d’une éventuellement taxation du vin
français par les États-Unis ?
Nous allons tout d’abord agir au niveau européen pour accompagner les demandes des viticulteurs de levée des sanctions et de demande de fonds de compensation. Ensuite, nous allons, en France, doubler le fonds de promotion pour pouvoir ouvrir de nouveaux marchés à l’exportation. La diversité et la qualité de nos vins sont des atouts commerciaux majeurs que d’autres consommateurs dans le monde peuvent apprécier.
Quelle est votre position sur le zéro alcool au volant ?
J’ai toujours été pour la modération plutôt que pour la prohibition. Quand on doit conduire, il vaut mieux éviter de boire. Je rappelle que le taux maximal dans la législation est de ,g par litre de sang et il le restera.