Il est rock

Mourad Boudjellal est un peu comme Guillaume Canet. Rock’n roll. Dès qu’il flaire la ringardise à sa porte, il change de peau. Fait sa mue. Sans laisser les âges farouches déglinguer ses rêves de gosse...

Plus speed que spleen, il enfile sa cape. S’envole. Narguant l’éclipse. Saluant les amours fânées d’un contrepied...

Les sanglots attendront le règne de l’hiver. Il leur préfère la chaleur des folles entreprises. Les ricochets sur l’épiderme éphémère de la vie.

Avant-hier éditeur. Courtisé. Hier président. Couronné de succès. Demain, éditorialiste. Politique. Chroniqueur. Il ne se ferme aucune porte. Tant qu’elle illumine sa trajectoire peu ordinaire. Chez lui, l’essentiel est dans l’essence. Brute ou raffinée, peu importe. L’animal moderne s’adapte. Ne dévoilant que de loin la beauté de son jardin. Trop intime pour être soldé sur la place publique... Sauf que parfois un pétale est emporté par la majesté de l’instant. Comme ces nuits de sacre où sa fragilité a refait surface. Trahie par une voix rythmée par les violons dingues...

De rares confessions pour un homme pudique. Mais aussi coincé derrière les barreaux des affaires. Où la faiblesse se consomme en amusegueule...

Alors, tous les midis, il rend visite à sa maman. Son port d’attache ancré sur cette rade qui coule dans ses veines. Et qu’importe les médisances. Que Pierre, Rachid, Jacques le détestent. Mourad s’en moque. Qu’a-t-il encore à prouver ?

Il avance. Avec la même liberté qu’un solo de Dire Straits. La même folie qu’une intro d’AC-DC. Parce que même à  balais, il sera rock et in !