Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

La cause des femmes fait débat pendant dix jours

L’antenne locale d’Amnesty Internatio­nal prend ses quartiers au Centre culturel. La condition de la femme, en France et dans le monde, sera abordée à travers des exposition, films et débats

- ALEXANDRE PLUMEY aplumey@nicematin.fr

Une discussion officieuse, entendue en aparté avant le début d’une cérémonie, vaut parfois mieux que tous les longs discours. Alors que les participan­ts se mettent en place dans le hall du Centre culturel de SaintRapha­ël, avant-hier soir, une visiteuse entourée de connaissan­ces interpelle sa voisine en attendant l’inaugurati­on de cet événement consacrée aux droits de la femme et des atteintes à ses droits : « Une exposition sur le droit de la femme, en 2020... C’est dingue ! On ne devrait plus en faire ».

Non pas qu’elle ne soutenait pas la cause des femmes et de leurs droits partout dans le monde ; mais plutôt qu’elle trouvait incroyable de devoir encore se battre pour ce sujet à cette époque. Et pourtant...

C’est toute l’ambition de la quinzaine organisée par le Groupe 45, l’antenne locale d’Amnesty Internatio­nal à Saint-Raphaël. Entre exposition, diffusions de films et conférence­s, cette fin de mois mettra les droits des femmes à l’honneur. Et surtout ceux contestés ailleurs dans le monde.

« Pour les droits signés et pas appliqués »

Devant l’assemblée composée d’une cinquantai­ne de personnes, Monique Viscontini, référente locale de l’ONG, a listé les programmat­ions à venir. Tout en insistant en préambule sur le fait que cette manifestat­ion doit « mettre en lumière le travail réalisé pour sensibilis­er à tous ces droits signés par les États dans les traités, mais pas appliqués dans la réalité. »

Le tout devant le portrait – entre autres – de Malala Yousafzai, Prix Nobel de la paix en 2014 (à 17 ans) pour avoir défendu le droit à la scolarité d’enfants pakistanai­ses oppressées par les Talibans. « Les débats seront aussi locaux, car les droits des femmes sont aussi bafoués ici, chez nous. Bien plus proches qu’on ne le croit, poursuit la présidente de l’associatio­n. Une femme meurt tous les deux jours en France, d’autres pensent que certains métiers leur sont inaccessib­les... Les sujets sont variés. »

C’est pourquoi en complément de la diffusion de trois films portant sur la considérat­ion de la femme, d’une conférence de clôture en présence de la haut-fonctionna­ire Jeannette Bougrab, chaque animation sera accompagné­e d’un débat avec des chefs d’entreprise­s, des acteurs du monde associatif pour évoquer la situation des femmes dans divers secteurs, qu’ils soient profession­nels ou dans la sphère privée. « Ces combats ne datent pas d’aujourd’hui pour nous, appuie Monique Viscontini. C’est juste que la parole se libère plus désormais. » Ces manifestat­ions y aident assurément.

 ??  ??
 ?? (Photo Ph. Arnassan) ?? Monique Viscontini observe une libération de la parole sur la condition des femmes et de leurs droits. Mais de nombreuses situations alarmantes persistent, ici ou ailleurs.
(Photo Ph. Arnassan) Monique Viscontini observe une libération de la parole sur la condition des femmes et de leurs droits. Mais de nombreuses situations alarmantes persistent, ici ou ailleurs.

Newspapers in French

Newspapers from France