Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
La cause des femmes fait débat pendant dix jours
L’antenne locale d’Amnesty International prend ses quartiers au Centre culturel. La condition de la femme, en France et dans le monde, sera abordée à travers des exposition, films et débats
Une discussion officieuse, entendue en aparté avant le début d’une cérémonie, vaut parfois mieux que tous les longs discours. Alors que les participants se mettent en place dans le hall du Centre culturel de SaintRaphaël, avant-hier soir, une visiteuse entourée de connaissances interpelle sa voisine en attendant l’inauguration de cet événement consacrée aux droits de la femme et des atteintes à ses droits : « Une exposition sur le droit de la femme, en 2020... C’est dingue ! On ne devrait plus en faire ».
Non pas qu’elle ne soutenait pas la cause des femmes et de leurs droits partout dans le monde ; mais plutôt qu’elle trouvait incroyable de devoir encore se battre pour ce sujet à cette époque. Et pourtant...
C’est toute l’ambition de la quinzaine organisée par le Groupe 45, l’antenne locale d’Amnesty International à Saint-Raphaël. Entre exposition, diffusions de films et conférences, cette fin de mois mettra les droits des femmes à l’honneur. Et surtout ceux contestés ailleurs dans le monde.
« Pour les droits signés et pas appliqués »
Devant l’assemblée composée d’une cinquantaine de personnes, Monique Viscontini, référente locale de l’ONG, a listé les programmations à venir. Tout en insistant en préambule sur le fait que cette manifestation doit « mettre en lumière le travail réalisé pour sensibiliser à tous ces droits signés par les États dans les traités, mais pas appliqués dans la réalité. »
Le tout devant le portrait – entre autres – de Malala Yousafzai, Prix Nobel de la paix en 2014 (à 17 ans) pour avoir défendu le droit à la scolarité d’enfants pakistanaises oppressées par les Talibans. « Les débats seront aussi locaux, car les droits des femmes sont aussi bafoués ici, chez nous. Bien plus proches qu’on ne le croit, poursuit la présidente de l’association. Une femme meurt tous les deux jours en France, d’autres pensent que certains métiers leur sont inaccessibles... Les sujets sont variés. »
C’est pourquoi en complément de la diffusion de trois films portant sur la considération de la femme, d’une conférence de clôture en présence de la haut-fonctionnaire Jeannette Bougrab, chaque animation sera accompagnée d’un débat avec des chefs d’entreprises, des acteurs du monde associatif pour évoquer la situation des femmes dans divers secteurs, qu’ils soient professionnels ou dans la sphère privée. « Ces combats ne datent pas d’aujourd’hui pour nous, appuie Monique Viscontini. C’est juste que la parole se libère plus désormais. » Ces manifestations y aident assurément.