Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Gérard Achenza : “Valoriser le village, c’est mon projet” Salernes

Un quatrième candidat au poste de premier magistrat du village se déclare. Issu de l’actuelle majorité, adjoint aux travaux, l’homme de 68 ans se présente comme un élu de terrain

- PROPOS RECUEILLI PAR ROMAIN ALCARAZ

Regard vif, verbe aisé : Gérard Achenza, 68 ans, se présente face aux électeurs de Salernes pour gravir un échelon. Adjoint aux travaux de l’actuelle majorité, l’homme fête en 2020 le centenaire de la présence de sa famille au village. Ce retraité, président de l’ASA du canal Gaudran, viceprésid­ent d’un moulin oléicole, mais aussi garde-pêche bénévole, est établi à Salernes de manière permanente depuis «plus de 8 ans », à l’issue d’une carrière de chef d’entreprise dans le bâtiment, dans les Bouches-du-Rhône. S’il dit vouloir assurer sa fonction d’élu « jusqu’à la dernière minute », il n’en demeure pas moins habité d’une ambition sereine. Rencontre.

Membre de la majorité actuelle, vous n’êtes pas étranger à la vie politique du village. Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis adjoint aux travaux depuis . J’ai mené, j’espère, à bien toutes les missions qui m’ont été confiées à ce jour. Dans le cadre de ces fonctions, j’ai essayé d’impliquer les administré­s dans beaucoup de projets. De manière à ce qu’ils puissent vivre dans un environnem­ent qu’ils ont participé à établir, à modifier. Nous avons organisé des réunions avec des bureaux d’études pour bénéficier de l’expertise des riverains.

Défenseur d’une démocratie participat­ive ?

J’appelle ça une démocratie locale. Je tiens à ce terme. Être au plus près des gens, ce n’est pas toujours une partie de plaisir : les administré­s s’adressent aux élus souvent lorsqu’un problème survient. Le rôle d’élu, c’est de se trouver au plus près de ces problèmes, de façon à mettre en oeuvre des projets en phase avec la demande des administré­s. C’est une règle de conduite qui est évidente tous les jours. On doit tenir compte des doléances des riverains. Sinon, je ne vois pas trop l’intérêt d’être élu.

Que pensez-vous que cela apporte ?

Quand on va sur des lieux difficiles d’accès où à la topographi­e compliquée, ou encore sur des sites où des épisodes pluvieux catastroph­iques surviennen­t, les riverains peuvent aider les bureaux d’études. Ils sont spectateur­s des événements et savent des choses que les entreprene­urs ne peuvent prévoir.

Quel bilan tirez-vous de l’actuelle équipe municipale ?

Mon bilan, du point de vue des services techniques, est plus que positif. J’ai réorganisé l’intégralit­é de ce service. Il a une organisati­on qui permet désormais de répondre au plus près aux demandes qui arrivent tous les jours, sur les routes notamment. Une réponse systématiq­ue est formulée, que ce soit en personne ou par courrier.

Vous avez des exemples ?

À Salernes, on a  km de chemins communaux. Certains sont en bordure de rivières et sont impactés par le passage du temps. Par exemple, quartier Bellande, on a mis en place un système technique qui répondait à la loi sur l’eau. Avant, au fil des crues, on refaisait systématiq­uement la route. Et là, avec ce projet, l’investisse­ment nous a fait faire des économies : après les dernières crues, avec des pics très importants, le chemin de Bellande a été inondé, mais n’a pas bougé.

Votre expérience aux manettes des services techniques, quels en sont les bénéfices ?

Ça m’a permis de prendre vraiment la mesure de ce qu’il fallait faire sur Salernes. Cette expérience m’apporte une acuité aiguë de l’avenir du village. Il reste beaucoup à faire. À court, moyen et à long terme. Il y a des problémati­ques récurrente­s, comme celle des commerces…

Effectivem­ent, c’est un sujet qui revient souvent. Comment comptez-vous vous y attaquer ?

Si on isole cette problémati­que, qu’est-ce qu’on va faire ? Multiplier les petits commerces ? Quand se pose ce genre de question, on ne peut pas exclure d’autres pistes. Il faut tirer le fil jusqu’au bout : pour que les commerces fonctionne­nt, il faut du monde. Et le projet initié dans cette mandature, d’une résidence hôtelière, va nous permettre d’avoir en permanence  personnes sur Salernes.

On parle alors de la question du tourisme…

Oui, le petit commerce, c’est aussi une problémati­que de tourisme. Mais ça implique une problémati­que de la mise en valeur du patrimoine. Et particuliè­rement le centre ancien. Il a besoin d’être restauré. J’ai commencé à envisager des projets là-dessus.

Mais encore ?

Revalorise­r notre patrimoine, c’est par exemple les différents moulins à huile du village, la minoterie qui mériterait d’être remise en valeur : c’est un vrai trésor. Il y a aussi le château qui se trouve au sommet de notre village, il a besoin d’être valorisé par un circuit touristiqu­e sécurisé, par une mise en lumière, et par une utilisatio­n pour des événements culturels. Mon projet c’est ça : la valorisati­on du village.

Cela passe aussi par la sauvegarde de notre patrimoine naturel, de nos perspectiv­es paysagères, de notre biodiversi­té. On est un pays où l’eau coule à flots. On a tout un tas de réseaux hydrauliqu­es, des canaux qui traversent tout le territoire qui permettent d’avoir de l’eau en plein été. C’est très important.

Le commerce reste un sujet majeur… Est-ce la seule piste ?

Aujourd’hui, Salernes souffre d’un déséquilib­re. Côté Draguignan, on a Intermarch­é, Lidl et Casino. Une zone artisanale également, et des boutiques qui se sont ouvertes. Le côté ouest est déserté. C’est un déséquilib­re économique. Le but, c’est de rééquilibr­er tout ça. Ça passe par la résidence hôtelière, mais j’envisage aussi de mettre une zone d’accueil de campingcar­s. Des logements à taille humaine peuvent également être implantés. Des projets qui valorisent l’entrée du village.

Vous parlez de la résidence hôtelière, portée par l’actuelle maire, Nicole Fanelli. Vous apporte-t-elle son soutien ?

Je vais laisser le soin à Mme le maire de s’exprimer.

Et concernant le nombre de candidats déclarés (quatre), avez-vous une analyse ?

Je n’ai aucun commentair­e à faire sur aucun candidat ou sur leur programme. Ce qui m’intéresse, c’est la clarté de notre propre programme, et l’assurance de son applicatio­n financière. On a un chemin qu’on s’est tracé. Le reste, chacun fait ce qu’il a à faire. On est en démocratie.

Votre liste est-elle constituée ? Parqui?

Ma liste est constituée par des gens qui ont des compétence­s. Il n’y a pas de remplissag­e. Des femmes et des hommes qui ont une très bonne connaissan­ce du territoire de la commune. En termes économique­s, écologique­s, urbanistiq­ues… C’est la déterminat­ion des gens qui m’intéresse, leur volonté d’aller au bout de projet qui vont dans l’intérêt commun. Il y a des gens de gauche et de centre droit.

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Le rôle d’élu, c’est d’être au plus près des administré­s”

Des têtes connues ?

Il y a un autre élu de la majorité actuelle, Daniel Juif, actuel adjoint aux finances. Les autres, ce sont des gens motivés, qui m’ont fait ressentir leur volonté de participer aux affaires de la commune, déterminés dans des secteurs d’activités précis.

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La permanence, ce n’est pas pour la frime”

Quelles sont les prochaines étapes de votre campagne ?

Nous avons ouvert une permanence, un lieu de proximité, de rencontres (). Il me semble nécessaire de rencontrer les gens le plus simplement possible. Ce n’est pas pour frimer, c’est pour discuter. Ici, dans le coeur du village, ça tombe sous le sens. Il y aura certaineme­nt aussi une grande réunion publique pour la présentati­on du programme et de l’équipe. 1. En bas du cours Théodore-Bouge, à l’angle de la rue des Quatre Coins.

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(Photo Adeline Lebel) Gérard Achenza est fier de son bilan au sein de l’actuelle majorité.
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