Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les ans de SPAI
L’association qui vient en aide aux pompiers des pays en voie de développement en Amérique du Sud célèbrera son anniversaire à Cannes, le 24 janvier. Avec un sacré bilan à son actif...
Le temps est passé trop vite... Voilà vingt ans, en effet, que l’association SPAI – Sapeurs pompiers d’actions internationales – a vu le jour. Vingt ans que le président fondateur José Tumméo traîne ses guêtres du côté de l’Amérique du Sud, pour prêcher la bonne parole : une formation, en l’occurrence, dispensée à ses confrères étrangers, qui leur permet désormais d’accomplir leur mission avec davantage de moyens et de connaissances. Et c’est un pur hasard qui a conduit l’intéressé à s’investir dans ce projet louable. « En 2000, dans le cadre d’un raid humanitaire effectué en tandem VTT, nous nous sommes retrouvés avec des collègues au Chili et en Bolivie. L’un des représentants de l’ambassade de France en Bolivie, ayant appris que des sapeurs-pompiers participaient à cette expédition, est venu nous demander si on avait du matériel à offrir. On a proposé un treuil et un câble et il nous a dit : “Maintenant, il ne vous reste plus qu’à former ceux qui vont les utiliser.” Voilà comment est née SPAI. » Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et le bilan de l’association, patronnée par l’UNESCO, est en tous points remarquables ainsi qu’en témoignent les chiffres ci-contre.
Distinctions et médailles
D’ailleurs, dans les pays visités, on ne s’y trompe pas. « On nous a décerné plusieurs distinctions, des médailles d’or notamment. Certains d’entre nous ont aussi été nommés “personnage illustre”, ce qui correspond au titre de citoyen d’honneur. Des places d’armes ont été baptisées du nom de SPAI et, à titre personnel, une caserne en Équateur porte mon patronyme », commente non sans fierté José Tumméo. Mais attention, ces missions à l’étranger dont s’acquittent les sapeurs de SPAI ne sont pas toujours de tout repos. La preuve... «En 2002, une tempête de grêle s’est abattue sur La Paz, suivie de pluies torrentielles qui ont inondé les habitations. Il y a eu une centaine de morts et sur place, nous étions la seule aide internationale. »
Au fait, SPAI est-elle l’unique association à venir en aide aux pompiers dans les pays en voie de développement ? Réponse de l’officier : « Certaines interviennent plus spécifiquement sur les grosses catastrophes. La différence, c’est que nous, on ne fait pas payer les formations ni les véhicules que l’on fournit. J’ajoute qu’en plus, on paye nos billets d’avion ! »
Précision utile, en effet, tout comme celle qui consiste à rappeler que les sapeurs-pompiers formateurs sont professionnels ou volontaires, mais tous bénévoles et qu’ils partent en mission sur leur temps de congés. Il y a quelque temps pourtant, les belles intentions des membres de SPAI (23 en tout, issus du Var, des Alpes-Maritimes et d’ailleurs) ont bien failli être balayées d’un revers de manche. La faute à un budget en délicatesse. « Heureusement, notre marraine, Marina Picasso, a une fois de plus permis de rétablir la situation. Elle a augmenté sa subvention parce qu’elle s’est rendue compte qu’on avait un problème de ce côté-là. Grâce à elle, tout va pouvoir continuer. »
Marina Picasso que José Tumméo classe au rang des « rencontres extraordinaires » faites tout au long de ces vingt dernières années. «Ilyen a eu d’autres, comme Fabienne Tarri, la directrice de l’hôtel Cézanne qui a accepté d’héberger une dizaine de pompiers argentins pendant 15 jours. » Et en bon président, il ne veut pas oublier de remercier les mairies de Cannes et du Cannet, l’Union départementale et l’Amicale des sapeurs-pompiers ou encore les responsables du Carlton qui, une fois de plus, accueilleront le 24 janvier la grande cérémonie officielle qui permet de dresser le bilan de l’exercice écoulé. Et il sera sacrément bon !