Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Entrent dans le présent ... et ce qu’il y avait autrefois
Le nouveau quartier tourne définitivement la page d’une époque sanitaire : celle de l’hospice de la Charité, édifié entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle dans un majestueux bâtiment en U, puis du nouvel hôpital, l’Hôtel-Dieu construit au début du XIXe, entre 18501855. Celui-ci sera l’héritier des hospices civils toulonnais (Le Saint-Esprit, situé à l’angle de la rue Jean-Jaurès, et la Charité). Et ce, jusqu’à la fermeture de l’établissement hospitalier connu sous le nom de Chalucet et de ses services psychiatriques transférés dès 2011 sur le nouveau site de l’hôpital SainteMusse ouvert en 2012.
La chapelle préservée, seule survivante avec son aile est de l’hospice de la Charité
Pour autant, le nouveau quartier garde l’empreinte indélibile de son histoire en ayant préservé la chapelle de Chalucet. Seule survivante de l’Hôtel-Dieu, avec son pavillon d’entrée, datant du XIXe siècle dont les façades et toitures sont inscrites au monument historique. Celle-ci naîtra en 1853-1854 dans l’ancienne aile orientale du bâtiment historique de l’hospice de la Charité lors de la construction de l’Hôtel-Dieu. Elle devient, aujourd’hui, la pièce maîtresse de la médiathèque avec une nouvelle aile attenante. Elle a été le « coup de coeur » du maire, Hubert Falco, lorsque le diacre Gilles Rebèche, délégué à la solidarité du diocèse Fréjus-Toulon lui fit découvrir ce haut lieu patrimionial. Intouchable, l’équipe maîtrise d’oeuvre de l’architecte Corinne Vezzoni, et associés auront « travaillé à la petite cuillère » sous l’oeil avisé de la ville, en étroite collaboration avec l’architecte des bâtiments de France et la direction régionale des affaires culturelles. Inscrite depuis le 10 juin 1993 à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, elle conserve à l’entrée les deux statues majestueuses, en hommage à ceux qui auront marqué l’histoire du site au XVIIe siècle : l’éclésiastique Jean de Gautier,
prieur de la Valette dont les legs permettront à sa mort de fonder l’hospice de la Charité, et Armand-Louis Bonnin de Chalucet, le nouvel évêque de Toulon qui, en 1685, prit en mains la destinée de l’hospice pour les pauvres.
Épargnée par les bombardements de
La chapelle qui, aujourd’hui, ouvre un nouveau chapitre de son histoire en y abritant la médiathèque entre les ailes est et ouest du bâtiment, a été, rappelait le diacre Gilles Rebèche, « pour l’ensemble de la
Diaconie, la trace de la sollicitude pour les plus fragiles ».
Et pour les Toulonnais, elle aura été aussi, celle qui aura été épargnée par les bombardements de 1944. Ils détruiront en majeure partie l’établissement hsopitalier (les malades avaient été évacués avant dans les écoles de La Valette). Les enfants orphelins y trouveront refuge le temps de la reconstruction.
En pénétrant à l’intérieur de la chapelle et en y découvrant sa nef de cinq travées et l’autel du XVIIe siècle, provenant de l’hospice civil du Saint-Esprit, il sera difficile, dès ce vendredi, jour de l’inauguration, de ne pas avoir une pensée émue pour tous ces êtres les plus fragiles qui y ont été accueillis.
Celle qui abrite désormais la médiathèque est « le coeur du nouveau quartier », ouvert sur le jardin Alexandre-Ier, l’écrin de verdure restauré dans sa dimension historique (lire ci-dessous).