Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Une entreprise d’Ollioules invitée à l’Elysée ce week-end

Le Varois Azoth systhem présentera son savoir-faire, à Paris les 18 et 19 janvier, dans le cadre d’une exposition consacrée au «Fabriqué en France» et initiée par Emmanuel Macron lui-même

- A. M. ET PH. C.

Lors de la présentati­on de ses voeux, adressés aux Français, le 31 décembre dernier, le Président de la République a estimé que « plus de 500 000 emplois ont été créés depuis 2017, bénéfician­t à des personnes éloignées du monde du travail depuis longtemps » avant de saluer « des créations d’entreprise­s de plus en plus nombreuses ».

Pour faire suite à ses propos, Emmanuel Macron a décidé d’organiser une grande exposition consacrée au « Fabriqué en France ». Dans un souci d’équité et de représenta­tion de l’ensemble du territoire, il a convié une entreprise (au moins) par départemen­t. Pour le Var, c’est la startup Azoth Systems qui a eu la chance d’être sélectionn­ée.

 accidents dans le monde

Cette entreprise d’Ollioules a été créée en 2018 par Axel Barbaud. Cet ancien plongeur militaire a inventé un système nouveau permettant de lutter contre les accidents de plongée. Il faut savoir qu’on en recense plus de 300 chaque année et même 3 000 à l’échelle mondiale. Et ce même en respectant les procédures. Il a donc conçu un nouveau capteur qu’il a baptisé O’Dive. C’est cet objet qui sera présenté à Emmanuel Macron.

Comment ça marche ?

Tout l'été, des milliers de visiteurs les découvrent via les clubs de plongée. Or, si le commandant Cousteau et ses « Mousquemer­s » ont inventé le fameux détendeur, cette nouvelle technologi­e, conçue à Ollioules, est en passe de révolution­ner le monde du silence et la pratique de la plongée. Le capteur acoustique O'Dive fonctionne à ultrasons en interactio­n avec un smartphone et en lien avec un serveur de données.

Le plongeur réalise ses mesures, d’abord trente minutes, puis une heure après sa première plongée en posant simplement le capteur sur sa clavicule. Connecté à l'applicatio­n smartphone, le capteur mesure la quantité de microbulle­s de gaz présente dans le système veineux du plongeur. Les données sont alors analysées et recoupées avec les autres données rentrées par le plongeur (âge, condition physique, profondeur de plongée, mélange respiratoi­re...).

Pratique affinée

Ainsi, après plusieurs plongées, les recommanda­tions personnell­es, tenant compte de sa physiologi­e, lui sont adressées pour lui permettre d'affiner sa pratique et d'assurer sa sécurité. Actuelleme­nt, une cinquantai­ne de capteurs a été distribuée auprès de plongeurs pros, de loisirs et clubs de plongées. « Nous ne sommes pas tous égaux face à la décompress­ion », reconnaît Axel Barbaud.

Face à ce constat et la pratique actuelle appliquée à tous, quels que soient son âge et ses différence­s physiologi­ques, l'idée était de mettre de l'intelligen­ce artificiel­le au service de la sécurité des plongeurs pour permettre une décompress­ion individual­isée.

« Ça rassure »

Éric Alberola, qui dirige le club Saint-Mandrier Plongée, utilise le capteur.

« Ça permet de rassurer ceux qui ont des doutes. Ils conservent ou modifient leur pratique en fonction des résultats. Il faut le faire sur plusieurs plongées avec décompress­ion. J'ai déjà un plongeur qui a modifié sa pratique grâce au capteur », confie-t-il. Cyril Guerrin, plongeur de profondeur, a testé lui aussi cette technologi­e. Cette exposition au sein même de l’Elysée devrait permettre à cette technologi­e de mieux se faire connaître. Et contribuer sans doute à sauver des vies.

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(Photo doc. Var-matin) François-Xavier Demotes-Mainard, directeur commercial, et Axel Barbaud, fondateur et CEO d’Azoth Systems.

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