Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Grasse : un prisonnier s’évade de la maison d’arrêt
Un prisonnier s’est évadé de la maison d’arrêt de Grasse een passant tous les contrôles avant d’être rattrapé. Hakim, un Grassois de 36 ans, en détention provisoire à la maison d’arrêt n’a goûté à la liberté que l’espace de quatre brèves minutes. Avec un peu de chance et, c’est certain, une volonté délibérée, il s’est retrouvé le 7 décembre dernier vers 11 h 30 sur le parking de l’établissement pénitentiaire, libre et sur le point de s’évader après avoir franchi tous les sas de contrôle et de sécurité.
Un mois en quartier disciplinaire
Cette courte liberté sera compromise à l’extérieur par un gardien avisé, qui le prenant par le bras et lui demandant sa pièce d’identité, le voyait prendre ses jambes à son cou et fuir dans la nature. Finalement rattrapé par la patrouille, il était réintégré dans sa cellule. Une peine administrative lui a infligé 30 jours en quartier disciplinaire puis à l’isolement. Il s’est expliqué lundi devant le tribunal correctionnel de Grasse présidé par Laurie Duca sur les circonstances de cette rocambolesque grande évasion. Le magistrat a rappelé les faits en précisant que c’était pendant un parloir avec S., sa compagne, que par un jeu de chaises musicales ou plutôt de portes qui s’ouvrent et se referment, réintégrant le prisonnier et libérant le visiteur, qu’il s’était retrouvé au mauvais endroit mais au bon moment, en revenant en arrière sans qu’on le remarque, sous les yeux effarés de S. qui le retrouvait à ses côtés.
« T’occupes pas, laisse faire », lui aurait-il dit se mêlant aux familles de visiteurs qui quittaient l’établissement. Dans la salle d’attente, il s’assied loin d’elle et au final sort en 4e position selon la vidéosurveillance cachant son visage avec un mouchoir. Il avait passé cinq portes pour réussir à filer à l’anglaise.
« J’ai voulu récupérer ma carte de prisonnier, la porte s’est refermée, j’ai eu peur, on m’a pas reconnu, j’ai passé tous les sas de contrôle de la prison et j’ai suivi le mouvement ! » avouera-t-il. Soupçonné d’avoir participé à une affaire de viol, séquestration et meurtre dans une instruction criminelle en cours, il compte deux condamnations à son casier judiciaire.
Pour la procureure de la République Manon Duthoit « lorsqu’on voit les vidéos, on reconnaît les défaillances, notamment l’absence de comptage. Tous les voyants étant au vert il en a délibérément profité. » Elle a requis 10 mois de prison avec maintien en détention. Aux intérêts de son client Me Luc Tran Duy a fait remarqué « qu’il a pris simplement le sillage des familles sans violence ou dégradation. Peut-être que l’hospitalisation de son père dans un état grave quelques jours auparavant l’a poussé à réaliser cette tentative d’évasion infructueuse ».
Le tribunal a condamné Hakim à 8 mois de prison avec maintien en détention.