Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Le centre Covid ferme ses portes
Ouvert le 23 mars à la demande de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de La Seyne – Toulon ouest (1), et avec l’appui de la municipalité, le centre de consultations covid a évolué, le 11 mai dernier, en centre de dépistage. Mais près de trois semaines après le début du déconfinement, l’activité de cette structure installée dans l’ancienne école Mabily, est au ralenti, faute de personnes à dépister ! Raison pour laquelle son responsable, le docteur Wilfrid Guardigli, annonce sa fermeture. Explications.
La fermeture du centre de dépistage apparaît comme une bonne nouvelle ; c’est aussi votre sentiment ?
Oui, dans la mesure où si nous n’avons pas besoin de poursuivre l’activité du centre de dépistage, c’est qu’il n’y a plus de cas de contamination. Qu’il s’agisse de nouveaux cas ou de cas contacts. Donc il n’y a pas nécessité de maintenir le personnel en place s’il n’y plus d’activité, d’autant que notre capacité de dépistage était proposée parallèlement à celle des laboratoires qui, eux aussi, n’ont désormais plus beaucoup de tests à réaliser. Tout cela conforte d’ailleurs le constat que le virus n’a pas beaucoup circulé dans notre secteur géographique.
Combien de personnes avez-vous testées depuis le déconfinement ?
Dans les jours qui ont suivi le mai, nous avons eu entre et personnes par jour, et puis assez vite, nous sommes tombés à zéro. Et concrètement, depuis le déconfinement, on n’a pas vu ici de nouveaux cas de contamination. Tous les tests PCR (prélèvement nasal pour savoir si on est porteur du virus) que nous avons réalisés ont été négatifs. Certains tests sérologiques (pour voir si on a développé des anticorps) sont revenus positifs, ce qui permet d’identifier, a posteriori, des personnes qui ont été en contact avec le virus mais sans avoir de symptômes. Et cela peut-être intéressant pour leur dossier médical.
Vous n’avez pas été confronté au manque de tests, comme on le redoutait au début ?
Non, car depuis le déconfinement, on n’a plus eu aucun problème d’approvisionnement, en matériel de protection comme en tests. Ces derniers peuvent d’ailleurs être conservés plusieurs mois ; donc on ne sera pas en déficit si une autre épidémie devait survenir dans les prochains mois !
Quels enseignements pouvez-vous tirer de la gestion de cette crise sanitaire ?
D’un point de vue professionnel, le bilan est positif car cette crise a accéléré la structuration des CPTS, qui représentent les acteurs de santé de ville (médecins généralistes et infirmiers libéraux). Or ces acteurs ne se connaissaient pas forcément bien et ont, comme tout le monde, été pris de court par l’épidémie.
Après coup, on observe que le travail de coordination a bien fonctionné, et on constate que le niveau municipal est un bon échelon de travail. Le territoire s’est montré à même de faire face à l’épidémie, avec les professionnels de terrain et les maires qui ont eu à organiser la gestion de la crise.
Tous ces acteurs de l’offre de soins en ville ont donc pris conscience de l’intérêt de cette struturation, qui s’est avérée être le bon moyen de faire face à une telle épidémie. Enfin, je retiens la générosité qui s’est mise en oeuvre car, si on a rapidement pu fonctionner dans de bonnes conditions, c’est aussi grâce au soutien du secteur privé et du tissu associatif qui nous ont fourni pas mal de matériel de protection qui faisait défaut mi-mars.
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Depuis le déconfinement, on n’a pas vu arriver de nouveaux cas ”
1. Cette «communauté professionnelle» couvre le secteur de La Seyne, Ollioules, Saint-Mandrier, Toulon Ouest, Le Revest.