Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« Soigner des gens, ça rapporte »
Bien qu’issu d’une famille comptant de très nombreux médecins, la santé n’était pas une priorité pour Emmanuel Macron, en . Aujourd’hui, elle le devient. Comment l’expliquez-vous ?
Emmanuel Macron a compris que la santé est une économie au bon sens du terme. Il ne faut plus voir la santé comme un système dispendieux, mais comme un système où il faut, au contraire, investir.
Il faut le dire, soigner des gens, ça rapporte.
Qu’entendez-vous par là ?
Si les Français se portent bien, c’est bénéfique pour l’économie. Mais la santé est aussi un secteur qui rapporte, en termes d’emplois. C’est un corps de l’économie extrêmement pourvoyeur d’emplois par rapport à d’autres. Et, dans le futur, on aura de plus en plus besoin de soignants… Ils ne seront pas remplacés par des robots. C’est une économie positive, comme l’éducation. Ce sont les deux économies d’avenir du XXIe siècle.
Mais, il reste que ce sont des systèmes peu performants. La santé, notamment, avec beaucoup d’argent investi, pour des résultats décevants...
Il y a beaucoup d’argent gâché dans le domaine de la santé, effectivement. C’est même tout simplement inimaginable ; l’OCDE estime à % minimum les dépenses de santé indues : bilan biologie d’imagerie pour des diagnostics, actes thérapeutiques médicaux ou chirurgicaux… Lorsque je pratiquais encore, je m’apercevais que pour près d’un malade sur deux, les bilans réalisés n’avaient aucune utilité.
Or % sur les milliards que nous dépensons en biens de consommation de santé, ça fait milliards !
Avec cet argent, on peut payer bien mieux les infirmières, doubler le salaire des aides-soignantes, augmenter celui des médecins, acquérir tout le matériel nécessaire, développer une industrie médicamenteuse de qualité…