Sur les sentiers de la foi

Le massif de la Sainte-Baume et la grotte de sainte Marie-Madeleine restent une destination privilégiée par les pèlerins et les randonneurs. Encore plus pour la Pentecôte

Sur le plateau du Plan-d’Aups, tout le monde suit le même itinéraire : le chemin des Roys. Il a été ouvert en 1295 pour que les pères Dominicains rejoignent le sanctuaire de la Sainte-Baume. Le site religieux est de nouveau ouvert au public, ce qui a généré une affluence record depuis plusieurs jours. L’esprit de la forêt conjugué à l’envie de se recueillir a avivé de la foi des pèlerins. L’événement de la Pentecôte, qui clôt le temps pascal, qui dure sept semaines, et dont elle est le couronnement, est un moment très important pour les chrétiens.

Cette année, en raison du Covid-19, le pèlerinage de toute la Provence a été annulé pour des raisons de sécurité, mais une messe en plein air est maintenue. Ce qui ouvre différentes activités au coeur du massif. Du côté de la brasserie, La Terrasse, on a retrouvé le sourire. Jérôme, le gérant, explique : « À l’ouverture du site, il y a eu une fréquentation incroyable. Les parkings étaient complets. Hélas pour nous, les gens avaient amené leurs pique-niques car ils pensaient ne rien trouver à grignoter. Fort heureusement, on a quand même profité de nombreuses familles autour de notre buvette. » Même son de cloche à la boutique du Pèlerin, ouverte depuis le 11 mai. Les objets religieux, les livres sur Marie-Madeleine, les guides de randonnée et les produits locaux y connaissent un franc succès.

« Beaucoup d’énergie au contact de cette forêt »

Au pied de la falaise, les marcheurs attaquent avec sérénité la grimpette qui mène à la grotte et à son sanctuaire tenu par les Dominicains. On est visiblement heureux de se retrouver à l’ombre des grands chênes, des pins luxuriants accompagnés par le chant incessant des oiseaux.

Le sujet principal entre randonneurs traite du confinement, période difficile pour ces amoureux de grands espaces. L’arrivée aux pieds des marches se fait le souffle court. Après un dernier effort, on est heureux de se retrouver sur l’esplanade qui domine toute la région. Le regard file vers les calanques de Cassis, la Sainte-Victoire et le mont Aurélien.

Les visiteurs se focalisent sur la grotte naturelle ouverte dans la roche. Haut lieu de la culture chrétienne, elle a hébergé pendant trente-trois ans sainte Marie-Madeleine. C’est autour d’elle que les croyants viennent prier. À l’intérieur, la fraîcheur interpelle. Les cierges réchauffent un peu les âmes fragiles en attente de plénitude. Adossée à la façade extérieure du sanctuaire, Christelle, Maximinoise au sourire généreux, se réjouit : « Je viens tous les jours depuis trois ans. C’est un lieu unique en Provence par sa végétation et son côté spirituel. Je ressens beaucoup d’énergie au contact de cette forêt. J’y pratique la méditation en pleine nature. Je viens ici généralement au lever du jour. C’est divin. »

Pour la Pentecôte, le massif de la Sainte-Baume va revêtir sa robe de culte qui brillera parmi tous les citoyens en quête de spiritualité et d’évasion.

La grotte naturelle creusée par l’érosion est un lieu de pèlerinage autour de sainte Marie-Madeleine.

Après une ascension de  minutes, on arrive à la grotte. Moment de recueillement et de silence.

Sur sa barre rocheuse longue de  kilomètres (photo du haut), on aperçoit le sanctuaire incrusté sur la falaise et au sommet, la chapelle du Saint-Pilon.

Sur le parvis du sanctuaire, le temps est à la contemplation. Christelle (à gauche) y vient tous les jours.