Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Une réouverture réglementée de certaines plages du Verdon
Par arrêtés préfectoraux, des berges de lacs sont de nouveau accessibles au public sous certaines conditions, suite aux sollicitations des communes et du parc naturel régional
Depuis le 11 mai, il est interdit, au niveau national, d’accéder aux berges des lacs et plans d’eau. Si à l’heure du déconfinement, ce décret était toujours de rigueur, les plages du parc naturel régional du Verdon ont été fortement fréquentées le week-end dernier. Malheureusement, cette affluence a engendré des actes d’incivisme. Elle n’a pu être canalisée puisque sur ces sites interdits d’accès, les moyens habituels n’avaient pas, par définition, été déployés. Il fallait alors apporter une autre réponse pour parer en partie à cette problématique. La douzaine de communes concernées du territoire (lacs de SainteCroix, d’Esparron, de Quinson), en collaboration avec l’équipe du PNR, ont sollicité les préfectures du Var et des Alpes-de-Haute-Provence pour obtenir des dérogations. Elles ont autorisé, hier en fin d’après-midi, par arrêtés un accès réglementé à certaines plages. Suzanne Gioanni, codirectrice du parc, a bien voulu faire le point avec nous.
Quelles ont été les conséquences de la fréquentation le week-end dernier malgré l’interdiction toujours de rigueur ?
Comme les plages étaient interdites, personne sur site n’était présent pour assurer un accueil. Les prestataires d’activités, loueurs n’avaient pas le droit de s’installer. Il n’y avait pas non plus de service de secours. Malgré l’interdiction, beaucoup de gens sont venus et ça a été très compliqué de faire face à cette affluence. Tous les maires ont fait le même constat. Des actes d’incivisme ont été recensés : des déchets partout, des feux de camp, des voitures stationnées sur des espaces naturels fragiles… Par ailleurs, comme les campings n’étaient pas ouverts, il y a eu du camping sauvage. On se doutait que les gens avaient besoin d’air et de se changer les idées, mais là on a eu des excès. Il ne faut pas, bien sûr, généraliser, certains ont été respectueux de l’environnement.
Face à ce constat, quelles sont les solutions ?
Le parc a joué un rôle de coordinateur, d’accompagnement, de soutien. À partir du moment où les municipalités demandent une dérogation au décret d’interdiction, elles prennent des responsabilités d’organisation, de surveillance… Sur notre territoire, les communes ont très peu de moyens notamment humains pour gérer cet afflux. Il a fallu un temps pour trouver une solution, s’organiser, octroyer des moyens, rédiger un protocole… Mardi dernier une réunion a été organisée avec le parc, les maires, les sous-préfets de Castellane et de Brignoles afin d’améliorer la situation dès ce week-end. L’idée était d’encadrer les accès aux lacs plutôt que de les interdire puisqu’il a été difficile de faire respecter cette interdiction. Hier donc, des arrêtés préfectoraux ont été pris, autorisant sous certaines conditions, l’accès aux plages, les activités nautiques et la pêche.
Quelles sont ces conditions ?
L’accès va être encadré. Seulement certaines plages seront accessibles. Les mesures sanitaires devront être respectées : gestes barrières, pas de rassemblement de plus de dix personnes, défense de circulation (sur des accès étroits, Ndlr). La baignade pour l’instant n’est pas autorisée. Dans le détail, les informations sont consultables sur le site du parc (www.parcduverdon.fr/), dans les offices de tourisme. Sur place, panneaux et signalétique sont installés.
Quel autre message avez-vous à faire passer aux visiteurs ?
Ils sont les bienvenus sur le territoire du Verdon qui est accueillant et touristique. Mais il faut respecter les consignes habituelles. Chacun doit s’assurer de ne pas laisser de traces de son
passage. Les déchets doivent être emportés. Aucun feu de camp ne doit être allumé. Il faut aussi dormir dans les endroits autorisés. Ce week-end quasiment toutes les aires d’accueil camping-car vont rouvrir. Chacun peut nous aider à préserver ce site magnifique.
Quels moyens seront déployés ce week-end ?
Il y aura un renfort de surveillance et de sensibilisation. Les communes vont mettre un peu plus d’agents sur le terrain. L’État va mobiliser plus de gendarmes pour faire des patrouilles. Au niveau du parc, nous avons, par anticipation, recruté des écogardes.