Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
On révise ses classiques
1 Michel Houellebecq, on n’aime ou on n’aime pas. On se pince le nez en en parlant ou on dévore son oeuvre, criant au génie. Plateforme (2001) est finalement le roman qui l’a propulsé sur le devant de la scène littéraire, qui l’a inscrit aussi au registre des auteurs catégorie « sulfureux et dérangeants ». Il faut dire que le thème du livre, la prostitution en Thaïlande, ne pouvait pas ne pas provoquer de débats. Le pitch ? Michel considère que l’argent et le sexe sont les deux seules sources de bonheur possible. Dans son vagabondage (libertinage ?) asiatique, il en tire comme conclusion qu’à terme, la marchandisation illimitée du sexe dans le monde est inéluctable. Avec ses « complices » Valérie et JeanYves, il entreprend alors (autant être acteur des évolutions que spectateur...) la création de clubs Aphrodite ou tout, ou presque, est permis, si on n’y met le prix. Évidemment, dès sa sortie, ce roman a été l’objet de toutes les polémiques. Houellebecq y fait-il la promotion du tourisme sexuel ? Y sublime-t-il ses propres errements, ses propres fantasmes ? Bizarrement, c’est en travaillant à instaurer les fondements de ce nouvel ordre sexuel mondial que Michel connaît une histoire d’amour authentique, profonde, avec Valérie. Cynique, parfois cru... et cruel, Houellebecq invite finalement aussi parfois à la poésie, mais surtout à la réflexion. N’est-ce pas ce qu’on cherche lorsqu’on ouvre un bouquin ?
Jacques Deray à la réalisation, Michel Legrand à la musique. Ajoutez-y deux des acteurs les plus « bankable » de cette fin des années 60, une intrigue amoureuse à la tension permanente et un décor d’une villa tropézienne où l’on entend le souffle du vent et le chant des grillons, vous obtiendrez la recette d’un film devenu culte. La Piscine (1969), puisque c’est de lui dont il s’agit, doit évidemment beaucoup à la beauté incandescente d’Alain Delon et de Romy Schneider, alias Jean-Paul et Marianne, au sommet de leur gloire. Ils forment un couple idéal et coulent des jours heureux dans leur villa de Saint-Tropez. Jusqu’au jour où arrive Harry (Maurice Ronet), au bras de sa fille, l’incendiaire Pénélope (dévergondée et sublime Jane Birkin). Ancien amant de Marianne, Harry trouble cette vie tranquille. La tension va vite monter. Comme l’érotisme torride des corps qui se frôlent et se mêlent au bord de la fameuse piscine...