Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Le C beach new-look attend les clients au Lavandou
L’établissement de plage de la Fossette s’est adapté aux règles sanitaires annoncées jeudi
La quiétude actuelle des lieux contraste avec l’agitation qui y règne en pleine saison estivale. Au C beach, sur la plage de la Fossette le temps semble arrêté. La faute a une pandémie qui a mis tout le secteur de la restauration à l’arrêt. Autant dire que le discours d’Édouard Philippe jeudi après-midi était attendu par Alexandre, directeur de l’établissement. Seul au milieu d’un restaurant qu’il a fallu aménager selon des mesures pas encore officielles, c’est presque avec philosophie qu’il attend la suite.
« Nous avons préparé la terrasse avec 1 m de distance entre les tables et les chaises ouvertes, ça représente un quart de la terrasse qui est perdu, explique-til. Concernant les petits salons extérieurs on attend pour savoir si nous devons mettre une séparation. On est sur la plage, il faut garder l'esprit plage. En cuisine, on était déjà assez pointu en matière d'hygiène. Il y a déjà des charlottes, des gants, des postes pour se laver les mains. » Quid des serveurs ? Là aussi, Alexandre attendait des réponses du premier ministre. « La grande question est de savoir s’ils auront besoin d'un masque.
Si oui, ils mettront une visière pour qu'on voit leur sourire… On va faire le maximum qu'on nous demande pour que les gens qui viennent se sentent en sécurité, pas entassés les uns sur les autres. On ne les forcera pas à rentrer. On va faire ce qu'il faut, mais on ne va pas tomber dans l'excès. On a déjà assez perdu... »
Priorité aux salariés
Il reconnaît que la configuration du C beach lui permet d’encaisser – un peu mieux – les contraintes et de s’adapter aux interdictions.
« Le côté comptoir on ne pourra pas. Pour les matelas nous mettons 2m entre les matelas pour les clients qui ne sont pas ensemble. On a demandé un agrandissement de la concession. Normalement nous en avons 100 installés, on divisera par deux. Les matelas c'est ce qui nous sauve. Les gens viennent ici passer une journée complète, prennent un matelas, mangent… On attend donc la réponse du préfet… »
Et de penser à ses collègues restaurateurs : « Ça va être très compliqué pour les petits établissements. Nous, on ne rattrapera jamais ce qu'on a perdu, d'habitude nous sommes ouverts de mi-mars à fin octobre. Mais ça peut le faire. Notre priorité est de sauver nos salariés », précise-t-il. Nous sommes 20 habituellement. Les trois quarts, ça fait des années qu'ils bossent là, on aura besoin d’eux l'an prochain, trouver des saisonniers c'est compliqué. On est une petite famille, c’est délicat de dire cette année je ne te prends pas… Si on reste dans cette configuration on sera 16/17. On va plus courir mais on espère que le client sera compréhensif… » Des clients, souvent locaux, mais également étrangers (Belges, Anglais, Italiens), dont la présence, malgré toute la bonne volonté de l’établissement, ne sera possible qu’avec des décisions gouvernementales favorables.
« Si on arrive déjà à ouvrir c'est une bonne chose. Ça sauvera un peu la saison. La restauration génère beaucoup d'emplois directs ou indirects, fait vivre beaucoup de monde. Il va falloir s'adapter. On n'est pas les plus à plaindre. On gagnera tous moins d'argent et on repartira que mieux l'an prochain » conclut le directeur, philosophe donc mais néanmoins impatient de relancer la machine.