Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les États-Unis critiqués après l’annonce de leur départ de l’OMS
L’Union européenne a appelé hier Washington à reconsidérer sa décision de rompre avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), appelant à la solidarité face au coronavirus. « La coopération et la solidarité mondiales par le biais d’efforts multilatéraux sont les seuls moyens efficaces et viables de gagner cette bataille à laquelle le monde est confronté », ont déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell. Plus tôt dans la journée, l’Allemagne, par la voix de son ministre de la Santé, avait déjà estimé qu’il s’agissait d’ «unsérieux revers pour la santé mondiale ». Vendredi, le président américain Donald Trump, qui avait déjà suspendu la contribution financière accordée par son pays à l’OMS, a mis à exécution sa menace de rompre avec l’agence onusienne, qu’il accuse depuis le début de la pandémie de complaisance avec la Chine. Les ÉtatsUnis, traditionnellement les premiers bailleurs de fonds de l’OMS, vont « rediriger ces fonds vers d’autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent », a-t-il déclaré.
Richard Horton, rédacteur en chef de la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet, a dénoncé une décision « folle et terrifiante », et accusé le gouvernement américain de « jouer au voyou en pleine urgence humanitaire ». Tandis que Lawrence Gostin, professeur au O’Neill Institute for National and Global Health Law à l’université de Georgetown et collaborateur de l’OMS, a mis en doute la légalité de la décision américaine à deux titres : les États-Unis ont signé et ratifié un traité d’adhésion à l’OMS, et les crédits sont votés par le Congrès américain.