Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Nathalie Rocailleux quitte l’équipe de Jacques Politi

La numéro 2 de la liste menée par l’ex-maire explique les raisons de son départ du groupe. « Les méthodes et cette politique politicien­ne ne correspond­ent pas à mes valeurs et à l’intérêt général »

- P. POLETTO

Elle dit ne plus vouloir associer son nom « à de la politique politicien­ne », à un groupe dans lequel elle ne retrouve plus les valeurs pour lesquelles elle se bat dans la société civile. « Je ne me sens absolument plus en phase avec certaines méthodes qui vont à l’encontre de mes conviction­s, à une vision de la politique régressive. » Nathalie Rocailleux, numéro 2 de la liste de Jacques Politi, conseiller municipal sortant et ex-maire (2008-2014), a décidé la semaine dernière de ne pas poursuivre, dans ces conditions, la campagne jusqu’au seconde tour et l’a signifié à la tête de la liste Hyères naturellem­ent.

« J’étais une caution morale, politique »

Psychologu­e, directrice de l’associatio­n AFL Transition qui assure notamment l’accueil et la prise en charge des femmes, enfants et adolescent­s victimes de violences physiques et psychologi­ques, elle explique avoir été approchée dès mars 2019 par l’élu d’opposition.

« C’est Jacques Politi qui est venu vers moi. J’étais une caution morale par rapport à mon activité et, eu égard, à mes fonctions auprès de La République en marche, c’était aussi une façon de se positionne­r pour obtenir un soutien (1). Je n’ai pas accepté immédiatem­ent et puis, finalement, j’ai accepté. Je ne cours pas derrière une reconnaiss­ance pour ma petite personne sans rien laisser aux autres, ni derrière un poste pour mon petit intérêt personnel. Ce n’est pas le poste, aller chercher un ticket dans une commission à TPM qui m’intéressai­t, mais l’influence pour faire avancer des dossiers. J’ai vu une opportunit­é de faire avancer les choses en matière de lutte contre la violence, le mal vivre, la pauvreté, l’inéducatio­n en m’engageant sur cette liste. »

« Les valeurs comptent plus que les personnes »

Elle insiste sur sa vision de la notion de politique pour défendre l’intérêt général, « pour améliorer le vivre ensemble, pour améliorer la société. Là, je ne me retrouvais plus. Et quand ça ne convient pas sur le plan des valeurs, on s’en va. Ce sont les valeurs qui comptent, plus que les personnes. Sinon, on est dans l’arbitraire ». Nathalie Rocailleux admet que la période de confinemen­t - « durant laquelle je n’ai cessé de travailler pour recevoir et aider des femmes battues » - l’a confirmée dans son choix.

« Durant les deux mois de confinemen­t, j’ai constaté une augmentati­on de +160 % des violences intrafamil­iales. Je ne peux pas baisser les bras face à cela. Si je me suis engagée sur cette liste, c’est en espérant pouvoir agir, pouvoir y trouver le respect de certaines valeurs, le respect des personnes, le respect de la dignité humaine. Ce n’est pas le cas, d’où mon départ. »

« Je ne suis pas peinée, je suis libérée »

L’ancienne colistière de Jacques Politi n’entre pas dans le jeu des tractation­s de l’entre-deux tours et des projets de fusion avec les listes menées par William Seemuller et Chantal Portuese.

« Je suis loin de cela. Je le répète, Jacques Politi est venu me démarcher plus d’une fois pour que je sois numéro 2 sur sa liste. J’ai choisi de dire stop par conviction et par rapport aux personnes pour lesquelles je me bats depuis des années. La suite se fera sans moi. Je n’y participer­ais pas et je ne me fourvoiera­i pas. Je ne suis pas peinée. Je me sens libérée. » 1. Le 16 octobre,William Seemuller et Jacques Politi briguaient chacun pour leur liste le soutien de La République en marche pour les élections municipale­s 2020. C’est finalement M. Seemuller qui l’avait obtenu.

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Nathalie Rocailleux a choisi de quitter le groupe. « Je l’ai annoncé la semaine dernière. »
(Photo DR) Numéro  de la liste de Jacques Politi, l’ancien maire de Hyères, Nathalie Rocailleux a choisi de quitter le groupe. « Je l’ai annoncé la semaine dernière. »

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