Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Qu’est-ce qu’on regarde à la télé aujourd’hui ?
« La rêverie d’un homme qui a voyagé est autrement plus riche que celle d’un homme qui n’a jamais voyagé. »
Les mots d’Henri Matisse introduisent le propos de Raphaël Millet, le réalisateur de Matisse voyageur - En quête de lumière. Ce documentaire, poétique et chatoyant, diffusé cet après-midi à 18 h 05 sur Arte, plonge son spectateur dans les périples où l’influent peintre a enrichi sa palette et décloisonné son regard.
Le voyage pour briser les carcans et s’ouvrir au monde. Ça commence en 1895 à Belle-Île-enMer. Matisse y découvre le « ciel de nacre » et son regard s’éclaire. Puis, installé en Corse en 1898, il y fait l’expérience de la lumière. Sur cette île, « tout brille, tout est couleur », dirat-il, devant une mer « tellement bleue qu’on en mangerait ».
Plus tard, Saint-Tropez, où il découvre, avec Signac, le pointillisme alors appelé divisionnisme.
Suit, en 1905, la lumière des teintes méditerranéennes de Collioure, dans un mouvement qui le mènera, aux portes du fauvisme, en Algérie (1906), en Espagne (1910) puis au Maroc (1912), avant de s’installer à Nice, dans les années vingt. «Lepaysoùla lumière joue le premier rôle. » Matisse part ensuite à New York, il s’essaie à la photographie, se sent « vingt ans de moins. » En 1930, l’artiste embarque pour la Polynésie. Ce séjour va marquer la dernière étape de sa vie artistique, transition vers l’art contemporain. Un chapitre qu’il poursuivra à Vence, dans la chapelle du Rosaire. Didactique, ce documentaire se laisse emporter par l’éloquence intarissable des tableaux et des mots du maître.
Aujourd’hui, à 18 h 05 sur Arte.