Le longe-côte aussi s’est adapté à la distanciation

Les adeptes de la marche en mer ont remis le pied à l’eau en observant des règles adaptées à l’après-confinement. Il faut s’inscrire pour rejoindre un groupe de dix personnes maximum

Epris de sport nature, les adeptes du longe-côte ont rongé leur frein pendant les deux mois de confinement. « On a reçu beaucoup de vidéos de nos membres. Ils ont essayé de garder la forme, chacun chez soi, en faisant du home-trainer, de la gym ou de la marche en piscine en s’attachant avec un élastique », livre Annie Biscaras alias « Maman grenouille », animatrice du Hyères longe-côte.

Le club a repris ses séances de marche aquatique les lundis, mercredis, vendredis et dimanches à l’Almanarre (plage des Estagnets), à la Capte ou à la Bergerie, selon le vent. La Fédération française de randonnée, à laquelle le club est affilié, a imposé des pratiques telle la distanciation en mer et des groupes de dix personnes maximum, ce qui impose de réserver sa séance au préalable (1). Le port du masque est imposé sur le lieu de rassemblement, mais pas pendant l’effort.

Plus physique qu’on ne le pense

« Nous formons plusieurs groupes à 8 heures, 9 heures, 10 heures et 17 heures. Mais dès la semaine prochaine, nous abandonnerons la séance de 10 heures où il y a déjà beaucoup de monde sur la plage », dit Annie Biscaras. Le longe-côte a été initié en 2005 par Thomas Wallyn, entraîneur d’aviron à Dunkerque.

Sa soeur Odile Wallyn étant une Hyéroise de coeur, le Hyères longe-côte est né en 2010, premier club sur le littoral méditerranéen. « Nous n’étions qu’une quinzaine au début, tournés vers la balade. Mon mari Dominique a instillé une dynamique sportive », reprend Annie. La discipline s’est elle-même structurée avec l’apparition de compétitions en 2015. Aujourd’hui, on fait du longe-côte en Allemagne, en Espagne, Italie, Roumanie et en France bien sûr. Hyères doit normalement accueillir les championnats régionaux le 13 septembre prochain. La ville est aussi en concurrence avec

Royan pour être ville hôte des championnats de France en juin 2021.

Plus physique qu’on ne le pense, le longe-côte sollicite tous les muscles, fait travailler le souffle et l’endurance. Il ne génère pas de contrainte articulaire puisque le corps est beaucoup plus léger dans l’eau de mer. « On a mal nulle part quand on sort d’une séance, on a même les jambes légères car la poussée des pieds favorise le retour veineux ». Des sportifs de haut niveau pratiquent d’ailleurs la marche en mer en guise de rééducation après une blessure. Loin de l’image de « balade de mamie », le longe-côte est une discipline complète dont 55 % des licenciés hyérois sont des hommes. En compétition, elle se pratique en solo, en tierce ou en quinte sur des distances de 100 m à 1 000 m. Le « longeur » marchant avec de l’eau jusqu’à la taille ou au sternum, il faut mesurer au moins 1,50 m. Des chaussons de type voile et des gants ou palettes de natation forment l’équipement. En hiver, une combinaison est recommandée. 1. http://hyereslongecote.e-monsite.com/

Vu la situation sanitaire, le Hyères longecôte n’accepte pas de nouveaux membres en ce moment. Rendez-vous à la rentrée.

(Photos Laurent Martinat) Les pratiquants, ici à l’Almanarre, sont réunis en groupes de dix personnes maximum et observent une distance de plusieurs mètres dans leur évolution dans l’eau.

Annie et Dominique Biscaras animent le club.