Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

POURQUOI DIT-ON UN CROQUE-MONSIEUR ?

- PAR SOPHIE RAMBURE

Comment voir sans être vu ? À quoi ça sert les moustiques ? Tu te poses des questions ? « Y’a qu’à demander ! » Tous les jours, l’équipe de kidsmatin.com, notre site d’infos pour les 7-12 ans, y répond. Aujourd’hui, Louise, 7 ans, se demande pourquoi on dit un croque-monsieur.

Deux tranches de pain de mie renfermant une tranche de jambon et du fromage. Le tout passé à la poêle, au grill ou au four, et le tour est joué : tu vas te régaler ! Le croque-monsieur fait partie des plats simples que tout le monde (ou presque) apprécie. Mais son drôle de nom, d’où vient-il ? Il semblerait que l’on en entende parler dès la fin du XIXe siècle. Mais la légende (récit merveilleu­x) raconte que son origine se situerait en 1910 dans une brasserie (grand café) de Paris, boulevard des Capucines, près de l’Opéra.

‘‘ Michel Lunarca avait une réputation de cannibale”

Au « Bel âge », les gens viennent manger un sandwich. Le café est tenu par Michel Lunarca. Un soir, alors qu’il y a du monde, la baguette vient à manquer... Le patron trouve vite une astuce pour garder ses clients. Il la remplace par du pain de mie, met les ingrédient­s dedans et passe le tout au four pour garder un côté croustilla­nt. Et c’est un succès ! Tout le monde trouve ce sandwich délicieux. OK, mais cela ne nous dit pas pourquoi on l’a nommé le « croque-monsieur » !

Le secret de ce nom tiendrait à plusieurs détails... Michel Lunarca avait une réputation de cannibale (quand on mange un individu de sa propre espèce). Celle-ci serait venue de ses concurrent­s qui avaient peur que ce patron de café, très apprécié, ne leur pique tous leurs clients... Car l’ambition (envie de réussir) de Monsieur Lunarca était si grande qu’il souhaitait « manger tout cru » les autres patrons, c’est-à-dire être le meilleur ! Quand il inventa dans l’urgence son sandwich au pain de mie, un client lui aurait demandé ce qu’il y avait dedans. Lunarca aurait répondu en blaguant : « de l’homme, de la viande

de monsieur ! ». Et voilà, le nom était né : un croquemons­ieur. En 1919, il entre même dans la littératur­e en s’invitant dans le livre À l’ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust (écrivain français né en 1871 et mort en 1922). Et tiens, pourquoi parle-t-on alors de croquemada­me pour la version de ce sandwich avec supplément oeuf ? Eh bien car l’oeuf, posé sur le dessus, représente­rait le chapeau que portaient les dames.

Dans la pâtisserie aussi, beaucoup d’histoires entourent le choix des noms des friandises. Le financier, par exemple, fait écho au monde de la finance. C’est un pâtissier installé près de la Bourse de Paris à la fin du XIXe siècle qui aurait eu l’idée de revisiter une ancienne recette de biscuit en lui donnant la forme d’un lingot d’or. Et le Paris-Brest ? Eh bien sa forme en couronne fait référence à la course cycliste Paris-Brest créée en 1891. Il s’agirait en fait d’une roue de bicyclette ! Sur ce, bon appétit !

Envoie-nous ta question à kidsmatin@nicematin.fr Sources : article du Figaro.fr en date du 4 avril 2019 La savoureuse histoire du croque-monsieur faisant notamment référence au livre de Bruno Fuligni, Les gourmands mémorables.

René Girard, Histoire des mots de la cuisine française (1947). Et un coup de pouce de Richard Duvauchell­e, conservate­ur du musée Escoffier de l’Art culinaire de Villeneuve-Loubet.

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