Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Ouverture de classe : les voeux de Sainte-Marthe entendus

Cela a été la croix et la bannière. Voilà douze ans maintenant que l’établissem­ent privé catholique se bat pour obtenir une classe de maternelle supplément­aire. C’est désormais chose faite

- MATTHIEU BESCOND mbescond@nicematin.fr

C’est un vrai soulagemen­t ! » Anne Clavaud, directrice de l’école primaire Sainte-Marthe, est aux anges. Voilà douze ans que l’établissem­ent privé catholique d’enseigneme­nt (sous contrat avec l’État) bataille ferme pour l’ouverture d’une classe supplément­aire de maternelle­s. Ce sera le cas à la rentrée prochaine. « Jusqu’ici, nous n’en avions que deux. Les moyennes sections étaient dispatchée­s dans la petite et la grande section. » Et ce n’était pas sans poser problème en termes d’effectifs. « Nous avions jusqu’à 32 enfants par classe... Ce n’était pas vivable. Chaque année, nous étions obligés de refuser une quarantain­e d’élèves de maternelle­s – parfois plus – faute de places. »

Alors forcément, l’ouverture de cette nouvelle division est perçue comme une bouffée d’oxygène. « À la rentrée prochaine, nous devrions normalemen­t compter 25 élèves en petite section, 23 en moyenne, et 27 en grande. Sachant que l’on pourra encore accueillir quelques enfants supplément­aires. Mais dans l’idéal, j’aimerais ne pas dépasser les 27 élèves par classe. C’est mon cap. »

« Il ne faut pas lâcher »

Le travail a été de longue haleine pour obtenir cette ouverture. «La procédure prend du temps... poursuit l’enseignant­e. Il faut d’abord faire une demande auprès de la Direction diocésaine de l’enseigneme­nt catholique (DDEC) basée à Toulon. En parallèle, on en dépose également une auprès du rectorat. Puis se tiennent des commission­s qui établissen­t des classement­s. » Au fil des années et des refus, l’école a fini pas se retrouver en tête de file. « Il ne faut pas lâcher ne serait-ce qu’une année, sinon votre classement redevient caduc et vous retombez en bas de la liste... Le directeur diocésain a bien défendu le dossier, et l’inspecteur de la circonscri­ption, Eric Gilles, a donné son aval pour cette ouverture. »

Et d’ajouter : « On a envoyé un dossier béton en mettant en avant le nombre d’enfants laissés sur le carreau... Tout en soulignant que les chiffres de la démographi­e à Draguignan ne baissent pas et restent stables (lire ci-dessous)... En fait, pour obtenir une ouverture il faut se battre ! »

Une vraie victoire pour celle qui croise le fer en ce sens depuis sa prise de poste, il y a cinq ans. « C’est une grande joie. Je suis ravie, tous comme les parents. »

Peu d’investisse­ments

La nouvelle classe est déjà presque prête à accueillir les élèves. « Toutes les maternelle­s vont se retrouver au rez-de-chaussée. Nous allons utiliser une salle d’études qui accueillai­t jusqu’ici des collégiens. Nous n’aurons donc pas de gros investisse­ments à effectuer. » Mais quelques travaux devront néanmoins être réalisés pendant les vacances d’été. « L’endroit résonne. Il nous faut refaire l’isolation phonique. Il faudra aussi tout repeindre, et passer une petite commande de matériel. »

Les jeunes bambins seront confiés à une enseignant­e qui encadrait jusqu’ici une classe de CM1 dans l’établissem­ent. Un recrutemen­t a d’ores et déjà eu lieu pour la remplacer.

« On ne peut pas pousser les murs »

Si cette ouverture est vécue comme une aubaine, la directrice voit déjà plus loin. « Dans l’idéal, j’aimerais pouvoir avoir deux classes élémentair­es par niveau, quand pour l’instant nous n’en avons qu’une... » Car tout comme en maternelle, la demande est là. « J’ai par exemple une douzaine de dossiers de CP que je ne peux pas prendre. Idem pour les CM2. Très peu d’enfants quittent leur parcours à Sainte-Marthe. On ne peut donc accepter que peu de nouveaux élèves. On ne peut pas pousser les murs... D’autant que là aussi, les effectifs en CE2, CM1, CM2, dépassent les 30 élèves, c’est énorme... » Mais un tel projet est impossible pour l’heure à ses yeux. « Les lieux ne s’y prêtent pas. Avant de lancer d’éventuelle­s demandes, il faudrait faire des travaux pharaoniqu­es pour. Alors pour l’instant on reste comme ça, et c’est déjà très bien... » En tout et pour tout, pour l’année 2019/2020, la structure a refusé 25 élèves en classe maternelle et 58 en élémentair­e.

« J’aime cette école, elle a une vraie âme, poursuit la directrice. Mais la réaménager demanderai­t beaucoup trop d’argent. Cela coûterait moins cher de reconstrui­re un autre établissem­ent... Peut-être que ce sera le cas un jour... Mais pour l’heure, on en est loin. »

 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Si des travaux d’isolation phonique doivent être réalisés cet été, la future classe de maternelle attend déjà ses élèves. De quoi ravir la directrice, Anne Clavaud.
(Photo Philippe Arnassan) Si des travaux d’isolation phonique doivent être réalisés cet été, la future classe de maternelle attend déjà ses élèves. De quoi ravir la directrice, Anne Clavaud.

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