Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Cogolin : Mireille Escarrat réussit l’union, a minima
La candidate arrivée en tête des outsiders est parvenue à boucler une liste d’union qu’elle va déposer ce matin en préfecture. Elle sera donc en duel, au second tour, face au maire sortant
C’est ce matin le grand moment du dépôt des listes pour le second tour des élections municipales. Le moment où l’on va être définitivement fixé sur l’union ou pas des listes arrivées derrière le maire sortant Marc-Etienne Lansade au premier tour. Et sur l’éventuelle ampleur de cette union.
Petit rappel des faits. Lors du premier tour MarcEtienne Lansade n’a pas obtenu la majorité qui lui aurait permis comme ses collègues de Sainte-Maxime et Cavalaire d’être réélu dès le premier tour. Comme Jean-Pierre Tuvéri à Saint-Tropez il va devoir passer par un deuxième tour, qu’il aborde dans une position néanmoins relativement confortable pour avoir totalisé 47,5 % des suffrages exprimés au premier tour. Très loin devant Mireille Escarrat (20,37 %), Laurent Daudé (16,23 %), Philippe Vallet (13,58 %) et enfin Jean-Paul Trilles (4,32 %).
Engagements tenus
Avec une aussi écrasante avance, les jeux sont-ils faits pour autant ? Pas forcément, car si la loi électorale autorise tous les candidats qui ont totalisé plus de 10 % des suffrages à se maintenir au second tour, elle les autorise aussi à s’unir et à fusionner leurs forces s’ils le désirent et ont dépassé les 5 %. Lors du grand débat organisé le 19 février dernier par Var-matin, tous les opposants à Marc-Etienne Lansade s’étaient engagés à s’effacer pour le second tour au profit de celui d’entre-eux qui réaliserait le meilleur score. Première certitude : ils ont tenu parole puisque ni Laurent Daudé ni Philippe Vallet ne vont se rendre en préfecture ce matin pour déposer une liste, laissant ainsi le champ libre à Mireille Escarrat qui va se retrouver en duel face au maire sortant.
La question se posait alors de savoir si la candidate allait proposer à Laurent Daudé et Philippe Vallet d’élaborer une liste d’union. La réponse est oui. Mais l’opération, malgré plusieurs réunions et des négociations à rallonge, s’est avérée très loin d’être simple, et surtout débouche sur une union de faible intensité.
Ainsi la liste officielle que s’apprête à déposer Mireille Escarrat ce matin en préfecture sera loin de la coalition qui l’on aurait pu imaginer et qui aurait vu la candidate partir au combat équipée d’une imprévisible arme à trois têtes, Escarrat Daudé Vallet, capable de ratisser très large et de faire vaciller le maire sortant.
Pas de partage égal
Mais voilà, Philippe Vallet ne sera pas de la partie. Il a certes tenu parole et ouvert la porte à une fusion pour ses colistiers qui le désirent, et il appelle à voter pour la liste d’union, mais lui-même a préféré renoncer, visiblement refroidi par les conditions proposées, notamment la place faite à son mouvement. Clairement, Mireille Escarrat ne comptait pas sur lui pour un poste majeur dans son attelage, jusqu’à y opposer un veto selon nos sources de l’intérieur. Elle aurait également refusé un partage des places à 1/3 pour chaque liste, revendiquant une prépondérance pour sa propre liste. Laurent Daudé, lui, sera bien de la partie, mais pas en numéro deux de la liste, même si elle lui était clairement proposée. Sauf rebondissement intervenu cette nuit, encore hier soir il refusait cette option.
A priori la place de numero deux serait finalement occupée par une colistière d’Attrait d’Union, la liste de Mireille Escarrat. Malgré cet accouchement d’une union dans la douleur, les chances de renverser le maire sortant existent bel et bien.
Tout reste possible
D’abord parce qu’il n’y aura que deux listes au second tour et qu’il ne faut pas oublier que 52,5 % des électeurs qui se sont déplacés au premier tour ont voté contre le maire sortant.
Une troisième liste et les jeux étaient faits de façon quasi certaine. En revanche, un vrai duel comme c’est le cas et le suspense demeure, d’autant plus qu’une autre clef du résultat à venir le 28 juin réside dans le taux très élevé d’abstentions au premier tour, un électeur cogolinois sur deux n’ayant pas voté. Nombre d’abstentionnistes vont probablement se déplacer cette fois. Qui choisiront-ils ? La campagne officielle va démarrer le 15 juin et pourrait bien se résumer à un « Stop ou encore MarcEtienne Lansade ? » En baclant un peu l’élaboration de sa liste d’union, Mireille Escarrat a peut-être choisi de parier sur cette option du « Lansade dehors ». Il lui reste moins d’un mois pour réussir à convaincre les Cogolinois que la bonne option pour leur ville est de renvoyer le maire sortant chez lui en région parisienne.