Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Nouvelle attaque d’un loup sur un troupeau
Pour le berger, Luc Vallet, il n’y a aucun doute : il s’agit d’une nouvelle attaque du loup. Les bêtes se trouvaient au Mas de Tassy, à 50 m des bureaux de la ComCom du Pays de Fayence
Après les attaques du mois de janvier au quartier du lac, canis lupus s’est encore un peu plus rapproché des habitations en attaquant et tuant un bélier adulte reproducteur, une brebis Mourérous et ses deux agneaux au Mas de Tassy, à 50 mètres des bureaux de la ComCom du Pays de Fayence. Et ce sont encore les bêtes du berger tourrettan, Luc Vallet, qui en ont fait les frais comme en janvier dernier.
« Deux loups ont été identifiés »
« Cela fait trente ans que je laisse mes béliers à Tassy. Là, avec cette attaque, je suis obligé de les confiner à l’intérieur de la bergerie avec des températures de plus de 35° et de les faire garder jour et nuit car je suis aux estives avec le reste de mon troupeau » s’insurge Luc Vallet.
Et de renchérir « si certains ont encore des doutes, l’attaque des loups du mois de janvier a été confirmée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) (1) qui avait posé un piège avec un appareil photo. Deux loups ont été identifiés en train de manger les carcasses des brebis ! L’ONCFS m’interdit de publier ces photos ».
« Une attaque préoccupante »
Le maire de Tourrettes, Camille Bouge, indique que : « le Plan local d’urbanisme (PLU) de la commune consacre plus de deux tiers de son territoire à l’agriculture et à la forêt. Nous avons la chance de compter deux éleveurs ovins importants. Le nord de la commune touche celle de Mons avec la forêt domaniale et d’autres privées. Cette deuxième attaque du loup, qui rôde en limite des zones urbanisées, est préoccupante. Nous devons tout mettre en oeuvre pour protéger les bergers locaux et leurs troupeaux ».
« Les éleveurs ont tout essayé »
De son côté, Jean-Christophe Gal, le référent forêt et pastoralisme de la ComCom qui a découvert la carcasse du bélier, est formel : « Les attaques de loups confirmées sur le Pays de Fayence datent de 1992, notamment sur Canjuers. Les éleveurs ont tout essayé pour se protéger de ce prédateur avec des chiens de protection, des parcs de nuit, des tirs d’effarouchement entre autres. Ces mesures sont inefficaces. » Ils essaient quand même de vivre avec le loup en prenant sur eux avec toutes les conséquences économiques (2) et psychologiques qui mettent en péril les filières d’élevages du Pays de Fayence.
1. Devenu l’Agence Française de la Biodiversité.
2. Un bélier reproducteur coûte 500 euros.