Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
MARCHÉ DE NUIT À FRÉJUS : LE SENS DE LA GROGNE
Jusqu’à l’année dernière, les commerçants non-sédentaires installaient leurs étals face à la mer. Ils sont désormais contraints de lui tourner le dos. Ce que change cette inversion de sens voulue par la Ville ? « Tout », selon ces professionnels qui se di
Jusqu’à l’année dernière, sur le boulevard de la Libération, les commerçants disposaient leurs étals face à la mer. Désormais, ils lui tournent le dos. Cette simple inversion, imposée par la Ville, suscite un mouvement de grogne chez la majorité des professionnels non-sédentaires qui animent le marché nocturne de la cité romaine. Christelle Plantavin, adjointe en charge du commerce, n’y voit que des avantages : « Lorsque l’on se restaure en terrasses, il est plus agréable de voir le stand de face plutôt que de dos. Cela nous permettait de créer deux flux de circulation : un sur le trottoir, un autre sur la voie piétonnisée en soirée. »
« Ce n’est pas très rassurant »
Néanmoins cette disposition agace les exposants. Avec le bord de mer dans le dos, les piétons marchent derrière eux. « Avant, personne ne passait derrière mon étal vu qu’il y avait la route et les voitures dans mon dos. Là, avec le trottoir, ce n’est pas très rassurant de savoir qu’il y a du passage, surtout que ma marchandise devient alors visible par les piétons », s’inquiète Claude, vendeur de portefeuilles. M.M.M., artisan potier, renchérit : « Nous ne pouvons plus stationner notre voiture derrière le stand. Nous devons la décharger, puis aller nous garer ailleurs et donc laisser nos produits sans surveillance. »
Sur ce dernier point, la mairie assure que le parking, rue Hippolyte-Fabre, est à leur disposition et que « la solidarité et l’entraide des exposants entre eux » ne laissent aucune place aux délinquants armés de mauvaises intentions. Pour se prémunir, certains commerçants ont tout de même tiré des fils derrière leur stand, accrochés à des pylônes en métal.
Ceux qui jouent sur les deux tableaux
D’autres professionnels ont exploité cette ouverture vers la mer en plus de celle vers la terre.
« Il suffit de rajouter une table vers la plage pour créer un espace accueillant sur les deux côtés et “capter”
ainsi les passants de la route et du trottoir », assure Joëlle entre deux poses de tatouages.
Elle accueille les clients côté mer, sa fille renseigne ceux qui se présentent côté terre. L’adjointe au maire approuve et complète : « Les commerçants peuvent ainsi passer de 4 mètres de surface à 8 ». Une solution que les vendeurs ne sont visiblement pas prêts à “acheter”.