Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

La version bon marché de Robin des bois

J’ai testé une bataille d’archery bump avec un très mauvais cardio… et sans savoir viser

- LEÏLA DAVAUD saint-raphael@nicematin.fr

Chaque lundi, tout l’été, l’un de nos journalist­es teste un métier ou une activité. Un récit qui démontre que toutes les performanc­es ne sont pas à la portée de tout le monde…

J’ai eu le choix de nager avec une queue de sirène ou de me battre au tir à l’arc (archery bump). Évidemment, ma féminité a pris le dessus. Et me voici, casque sur la tête, prête à « dégommer » l’équipe d’Expérience Estérel…

Ou plutôt : le filet de sécurité ! Tout est une question de point de vue.

Au Five - city foot de Saint-Raphaël, Matthieu Di Mino, gérant des bump games de la Cavem (Bubble foot et Archery bump), s’efforce tant bien que mal de me rassurer. « Vous allez très bien vous en sortir, ce n’est pas très difficile. » M’en sortir, oui… Avec de belles courbature­s en bonus. Pas très difficile ?

Cachée derrière les obstacles, c’est tout à fait vrai. Le terrain est plutôt petit, par chance pour mon cardio qui n’était pas aussi motivé que l’équipe adverse. Les règles de ce sport, prisé aux ÉtatsUnis, sont assez simples : deux équipes de quatre ou cinq joueurs s’affrontent, chacune depuis son camp, séparées par une zone « neutre » où nous sommes intouchabl­es. Les parties sont orchestrée­s par Matthieu Di Mino, qui s’amuse à changer les consignes.

Son but ? Me faire courir, transpirer… Mais surtout, m’amuser. Plusieurs obstacles gonflables sont installés de part et d’autre du terrain. Je suis heureuse d’annoncer que je me suis liée d’amitié avec eux. Ils permettent de se cacher, à condition de ne pas se prendre les pieds dedans. Cela aussi, je l’ai testé pour vous ! Enfin, le but ultime de cette activité est de marquer des points en touchant ses adversaire­s.

« Pas de panique, anticipe le gérant. Le casque vous protège la tête et l’impact ne fait pas mal. La balle en mousse au bout de la flèche est totalement inoffensiv­e .»

À ce moment précis, je suis partagée entre l’excitation et l’envie d’enfiler le déguisemen­t d’Ariel.

Enfin, le moment fatidique arrive. La partie commence.

Chaque équipe prend place au fond de son camp, sans arc, ni flèche. « On la joue à la Hunger Games », décrypte en riant Matthieu Di Mino. Pas de bol, j’ai du mal à me glisser dans la peau de Katniss Everdeen. Mais déjà, la voix ordonne : « Au top départ, vous courrez prendre vos armes et attaquez .» Vingt minutes plus tard ? Mon masque est embuée au point que je ne vois plus mon arc. Mon T-shirt ressemble à une serpillièr­e, mes cuisses me maudissent d’avoir annulé mon abonnement à la salle de sports. Mais l’esprit de compétitio­n prend le dessus. J’aperçois mon adversaire à découvert ; je décoche une flèche qui l’atteint dans le ventre (pur hasard). Alors que je m’apprête à rejoindre ma cachette, en voyant la réaction de ma « victime », je m’interroge : notre hôte a peut-être minimisé la douleur provoquée par cette flèche « inoffensiv­e ». Enfin, bonne nouvelle : vous n’aurez pas de bleu. Mais, moi aussi, j’ai réprimé une grimace lorsque son coéquipier m’a visé en plein milieu du dos. « Et on change les règles, vous marquez 5 points en tirant sur la cible », grince Matthieu.

Le souffle court, j’essaye désespérém­ent de viser cette fameuse cible. En vain. Un coup d’oeil à droite me confirme que mes coéquipièr­es sont bien plus débrouilla­rdes : je m’occupe de distraire l’ennemi. « On passe aux éliminatio­ns ». Dans ma tête, je suis d’ores et déjà sur le banc de touche. Pourtant, à ma grande surprise, je reprends mes esprits et tiens le choc… trois minutes. Je mérite un point pour l’effort. Le vainqueur est celui qui élimine tous ses adversaire­s ou marque le plus de points. Pour être honnête, je ne sais pas qui a gagné. Mais je sais que l’eau, dans ma gorge, n’a jamais eu de goût plus exquis. Nous nous sommes félicités et avons rendu le matériel tout poisseux à son propriétai­re. Avec du recul, c’est la demi-heure la plus intense que j’ai eue depuis bien longtemps – mais aussi la plus amusante. Enterremen­t de vie de célibatair­e, anniversai­re, team building : l’archery bump est ouvert à tous dès 7 ans.

Mon expérience est la preuve que tout le monde peut profiter de cette activité, quel que soit son niveau. Vous n’avez besoin que de votre bonne humeur et d’un zeste de fair-play.

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Une certitude : si je l’ai fait, c’est que tout le monde peut y arriver”

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