Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
L’hommage aux « » qui ont dit non à Vichy
Parmi ces parlementaires figure l’ancien maire Henry Sénès
Le tissu patriotique local, le conseil municipal, les autorités et une représentation significative de la population ont célébré le 80e anniversaire des quatrevingts parlementaires qui se sont opposés à l’abolition de la République et au régime de Vichy le 20 juillet 1940. Sur l’esplanade HenrySénès, cette commémoration était d’importance pour le Muy puisqu'il y avait, parmi ces quatre-vingts, le sénateur-maire Henry Sénès, déchu de ses fonctions au lendemain du 10 juillet 1940 et déchu de la Légion d’honneur un an plus tard. En présence de plusieurs descendants de ces parlementaires, le maire Liliane Boyer a retracé le parcours de son prédécesseur « qui reste toujours un symbole de la république ».
« Accorder les pleins pouvoirs à Vichy, c’était oublier 1789, 1830, 1848, 1870, explique-telle. Sur 649 votants, 569 ont été pour, seulement 80 contre. Certains l’ont payé très cher. Deux d’entre eux ont été assassinés, dix partirent en déportation et cinq ne sont jamais revenus. »
Sénès était un grand personnage hors du commun. Né dans une famille d’agriculteurs, il était – comme son père et son grand-père – un démocrate affirmé.
Il est redevenu maire en 1944. Une période un peu particulière, puisqu’il a fallu que le préfet vienne installer le conseil municipal. Une urne avait voltigé par le balcon du 1er étage de l’hôtel de ville !
Décédé en 1961, le message reste actuel. « Mais peu de personnes savent dire non, observe le maire. La démocratie reste fragile. Que Henry Sénès reste un modèle pour tous ». Une gerbe a été déposée sous l’autorité du commandant (er) Bernard Boulanger, suivie par la sonnerie aux Morts et La Marseillaise chantée par tous.