Débat sous tension autour du budget

Le débat d’orientation budgétaire a été rythmé par les remarques au vitriol de l’opposition

Ambiance électrique dès le début de la séance de ce second conseil municipal post-élections, avant-hier soir. À l’instar du conseiller municipal d’opposition, Alain Barkate (Tous Pugétois), qui a d’emblée reproché au maire « la chasse aux sorcières dans les services pugétois » (cf notre édition d’hier).

Une « allégation » jugée « nulle et non avenue » par Paul Boudoube, qui l’a rapidement balayée. L’ordre du jour de ce conseil municipal était essentiellement axé sur les finances de la commune avec le vote des différents budgets : débat d’orientation budgétaire (Dob), comptes administratifs, budgets primitifs, mais aussi fixation des taux des taxes communales et attribution des subventions aux associations.

« Le budget gardera le cap fixé, à savoir une maîtrise des dépenses de fonctionnement sur les niveaux de 2019, et un investissement contrôlé sans recours à endettement supplémentaire. L’année 2020 ne constatera aucune augmentation de la fiscalité communale », annonce le maire.

Touchés mais pas coulés

Ces présentations ont été l’occasion d’une bataille rangée de chiffres de la part des oppositions qui ont bien décidé de faire entendre leurs voix (cf encadré). Touchés, coulés ? Touchés, le maire et son adjoint aux finances, Hervé Jurez, sommés d’expliquer certaines incohérences dans les chiffres. Il faut dire que les nouveaux élus n’ont pas pu participer à l’élaboration de ce budget primitif 2020, eu égard au décalage de l’élection municipale. Cafouillage aussi dans les votes du budget principal et de ses annexes.

Mais pas coulé, Paul Boudoube, qui a défendu bec et ongles son budget, malgré bon nombre de questions en suspens, et qui a rejeté catégoriquement toutes les critiques : « 50 % des Pugétois ont voté, ce qui est bien au-dessus de la moyenne nationale. Ils m’ont fait à nouveau confiance, y compris dans la gestion de notre commune. » Autres points de discorde, la TLPE, la Taxe locale sur les enseignes et publicités extérieures, qui a été divisée par deux pour 2020, jugée inégalitaire pour les Pugétois parce que privilégiant les grandes enseignes, ou encore des subventions pour les associations divisées par deux, jugées là encore injustes pour les habitants qui en ont le plus besoin.

Sous un feu concentré

Enfin, si les désignations des représentants de la commune dans diverses instances se sont passées sans écueil, la dernière question de l’ordre du jour a quelque peu remis de l’huile sur le feu : la création d’un emploi d’attaché territorial au tableau des effectifs de la commune.

Il aura pour mission de coordonner l’action administrative communale et extra-communale. Avec une opposition faisant front commun sur deux points : est-ce bien raisonnable de créer un nouveau poste de ce niveau, cadre A, alors que la situation est incertaine ? Ne rajoute-t-on pas une strate supplémentaire dans le mille-feuille des institutions locales entre la commune et l’agglomération ?

« Avec la Cavem, on a créé un regroupement pour mutualiser les compétences et les finances, et on nomme un fonctionnaire pour faire la liaison avec l’agglo. Pour la commune, c’est un coût estimé entre 80 et 100 000 euros par an », appuie Jean Brial (Groupe Stéphane Morféa).

Si l’ensemble des budgets ont bel et bien été finalement votés, le ton est donné pour le début de cette nouvelle mandature.

(Photos Philippe Arnassan) Pour cette seconde séance de la mandature, le maire Paul Boudoube a une nouvelle fois été confronté à une opposition pugnace. A droite : Alain Barkate.

Ce budget est « un copié-collé de  », Frank Giletti. ironise