Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Dridi : tout feu tout flamme !
Le jeune ailier du RCT est rentré dans sa saison tambour battant ! Un peu plus mûr et décidé, à 20 ans seulement, à frapper un grand coup pour franchir un nouveau palier à Toulon
Avant qu’il ne fasse vraiment parler de lui, mettons les choses au clair, en espérant que ce sera une bonne fois pour toutes : le jeune ailier du RCT, Erwan Dridi, n’a aucun lien de parenté avec son prédécesseur au RCT, l’ancien troisième ligne Momo Dridi. Et il ne le connaît même pas, même si on lui en a souvent parlé... Non, Erwan est juste un petit Toulonnais, né le 4 juillet 2000 (1,85 m pour 89 kg), venu au rugby à 9 ans dans une famille de footballeurs parce que son grand frère lui a ouvert la voie à La Valette. Et plus jamais reparti.
Au RCT depuis quatre ans, il rêve de se faire une place au soleil et, après avoir peut-être cru que cela viendrait tout seul, il s’en donne vraiment les moyens...
Dire qu’Erwan Dridi s’est montré au cours des deux tests amicaux disputés par le RCT relève presque d’un euphémisme. Déjà très en vue à Hyères où sa fougue et sa détermination avaient ravi le public, le jeune Toulonnais a carrément brillé contre Aix à La Seyne. Déjà reconnu par ses pairs de 20 ans au niveau international (il s’est illustré l’hiver dernier durant le tournoi des Six nations face à l’Ecosse), il ne devrait plus tarder à l’être au plus haut niveau. Athlétique, et suffisamment puissant et technique pour résister à trois plaquages sur une course de 50 mètres le long de sa ligne, Erwan a inscrit contre Aix un essai en solitaire qui a fait se lever le public du stade Marquet et sans doute rempli d’aise son staff à l’aube de ce nouvel exercice. Apparemment, lui aussi a su profiter à fond de cette longue période sans compétition pour se régénérer après plusieurs saisons sans véritable plage de repos. Et il aborde ce nouveau défi renforcé et déterminé.
Dridi qui, à seulement 20 ans, a déjà connu à deux reprises les honneurs du Top 14 (face à Castres en 2018 et face au Stade Français l’an dernier) et même la Challenge Cup à Bayonne, saura-t-il saisir sa chance pour, cette fois, s’imposer chez les pros, à l’aile ou en deuxième centre, (un poste où il a aussi joué l’an dernier, avec les Espoirs et où l’attend également Patrice Collazo) ? S’il est encore trop tôt pour l’affirmer, ses prestations actuelles permettent déjà d’assurer qu’il est sur la bonne voie. Et sa fougue fait plaisir à voir même s’il devra apprendre à la canaliser…
On vous a entrevu à deux reprises ces deux dernières saisons en Top , il s’agit maintenant de transformer l’essai ?
Oui, mon objectif de l’année est de rester le plus possible avec le groupe pro et d’essayer de grappiller du temps de jeu, le maximum que Patrice pourra me donner...
Quels souvenirs de vos deux premiers matches à Castres et à Mayol contre le Stade Français ?
On est allé sans pression à Castres pour le dernier match de l’année et, naturellement, je me suis bien senti. Ça restera un grand souvenir car, en plus, on a gagné ! Pareil pour le Stade Français l’an dernier. C’était ma première à Mayol et une première à Mayol, on ne peut pas l’oublier…
Qu’est-ce qui a changé depuis deux ans pour vous ?
Je pense que j’ai gagné en maturité. Maintenant je vois le rugby comme un métier. A ans, j’étais plus insouciant. Quand j’allais m’entraîner, j’idolâtrais un peu les joueurs, je les regardais. Maintenant je pense plus à moi, à mon travail pour être davantage acteur…
Cette longue préparation semble vous avoir servi ?
Oui, j’ai eu la chance comme les autres joueurs du RCT d’avoir du matériel à disposition. Je n’avais que ça à faire. Du coup, j’ai vraiment travaillé et je savais qu’à la fin on allait reprendre ensemble, que ce ne serait pas du temps perdu. Oui, j’ai vraiment beaucoup travaillé.
Et vous en tirez déjà les bénéfices !
Ça me réussit, c’est vrai et ça m’encourage. Ça décuple mon envie de travailler… J’espère que ça m’aidera pour cette saison et celles à venir.
Ailier, arrière ou deuxième centre, où va votre préférence ?
Je n’ai pas vraiment de préférence. L’aile est le poste que je connais le mieux, où j’ai le plus de repères, mais j’aime bien aussi jouer à l’arrière et centre, pourquoi pas, même si c’est un nouveau poste pour moi… Car c’est un poste où l’on touche pas mal de ballons, où l’on défend aussi beaucoup. J’aime bien ça.
La défense ?
J’aime beaucoup les plaquages, et les un contre uns et j’aime aussi gratter.
Un modèle de joueur ?
Sonny Bill Williams et au club actuellement, Ramiro Moyano…
L’ambiance ?
Je me sens bien dans le groupe. Il y a une très bonne énergie. On a tous hâte de reprendre.
On travaille beaucoup et on se pousse bien les uns les autres pour être meilleurs et réussir à accrocher un bon résultat dès la première journée de Top à La Rochelle.
Votre nouvelle coupe de cheveux ?
Ils m’ont fait le mulet. Je suis bien rasé sur le côté. Je n’ai jamais eu les cheveux aussi courts en haut. J’ai du mal à réaliser mais bon, c’est la tradition. J’y avais échappé l’an dernier, cette année, ils ne m’ont pas loupé. Heureusement, j’ai gardé une houppette sur la tête. ça fait partie de moi…
Vous avez goûté aux sélections de jeunes. Pensez-vous aux Bleus ?
L’équipe de France, c’est un peu le summum pour tous les joueurs. Mais ce n’est qu’un objectif à long terme que l’on atteint qu’avec beaucoup de travail et pas mal d’expérience…
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Maintenant, je vois le rugby comme un métier”
Le match % rouge et noir de ce vendredi ?
On pense dès maintenant à La Rochelle. On veut bien préparer ce match même si ce n’est pas toujours facile de jouer contre ses coéquipiers. Il peut y avoir un peu de retenue mais bon...
On va devoir être performant dans la maîtrise et la dimension mentale, ce qui nous servira pour aller faire un résultat à La Rochelle.
La maîtrise, c’est un axe de progrès important pour vous ?
Oui, j’en ai vraiment besoin. Je suis quelqu’un d’un peu excessif et je fais facilement des fautes qui peuvent pénaliser l’équipe. j’ai parfois du mal à me contrôler. C’est vraiment important de travailler ça mais je pense être en progrès. Cela aussi viendra avec l’expérience.