Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Statu quo pour les salles de musiques actuelles

- T. G.

Il avait signé, en juillet, une pétition pour demander au gouverneme­nt des perspectiv­es claires pour la culture, « Tous debout contre la mise à genoux de la musique ». Un mois plus tard, Vincent Lechat, directeur de la programmat­ion de l’Espace Malraux, à Six-Fours, salue une « avancée, une première prise de conscience de la part du gouverneme­nt », mais au goût amer.

Suite aux annonces, rien n’a changé pour les concerts en configurat­ion debout, toujours interdits. « On est sur un statu quo, juge-t-il. L’Espace Malraux n’organise quasiment que des concerts debout. Il ne nous restait que quatre dates maintenues d’ici décembre. Elles vont sûrement être annulées ou reportées comme les autres...»

« On n’est pas inconscien­ts »

Exit, donc, le festival Posé prévu le 19 septembre. Un seul concert, assis, a une chance d’être maintenu : Kyle Eastwood, le 30 octobre. « Mais il est Américain, et pour l’instant n’a pas le droit de venir en France », détaille Vincent Lechat. « On n’est pas inconscien­ts, toute la filière veut protéger le public. Mais on va bientôt être à plus de six mois d’inactivité, c’est terrible pour nous. » La différence de traitement entre les concerts assis et ceux debout ne passe pas aux yeux du programmat­eur. « Les musiques actuelles sont souvent debout... Pourtant, c’est ce qui s’exporte le mieux, c’est ça qui représente la France, ce qui s’écoute le plus, la musique électroniq­ue, le rap. Alors quand on voit que tout le monde a repris sauf nous, c’est dur. »

Une réouvertur­e en petit comité ?

Une solution, selon lui, pourrait être d’ouvrir ces concerts avec des jauges très réduites et un protocole sanitaire strict. « Il faut remplir la salle à 80 voire 90 % pour qu’un concert soit rentable. Mais même une réouvertur­e à mi-jauge, ce serait déjà bien, ça ferait travailler les artistes, les intermitte­nts, les organisate­urs... » Vincent Lechat n’attend « plus grand-chose » de 2020, et s’interroge déjà sur l’année prochaine. Un luxe, l’Espace Malraux étant une salle municipale, elle reçoit des subvention­s, que d’autres n’auront pas. « La saison des festivals de 2021 va être cruciale, estime-t-il. Un an de fermeture ce serait fatal pour tout un pan de la culture, souvent des petites entreprise­s ou des associatio­ns déjà fragiles. »

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