Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Une 1ère unité spécialisée pour les enfants autistes
Entre les murs de l’école raphaëloise, une unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA) s’installe pour cette rentrée. Cinq élèves habitant sur le secteur de la Cavem en bénéficieront
Au premier regard, cette salle du rez-de-chaussée de l’école Ernest-Camail, à Saint-Raphaël, peut s’apparenter à un espace de loisirs, pas encore déménagé, d’un centre aéré estival en somme. Mais en rien à une salle de classe dite ‘‘classique’’. Dans les faits, si des poufs, un tipi, un tapis de jeu imprimé d’un circuit pour voitures ont été installés dans ces 70 m2, c’est bien en prévision de la rentrée des classes de ce matin.
Pour la première fois sur le secteur de la Cavem et la deuxième dans le Var, une Unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA) voit le jour. Cinq élèves, du CP au CM2, bénéficieront de ce soutien éducatif né en 2017 dans les textes et qui se démocratise petit à petit – pour ne pas dire lentement – depuis. Ce dispositif vise les enfants touchés par ces troubles mais ‘‘pas suffisamment’’ pour intégrer l’Institut médico éducatif (IME) de Fréjus, Les jardins d’Asclepios.
Une solution entre l’IME et la classe ‘‘classique’’
Pour autant, « il leur était trop difficile de suivre des cours avec des enfants sans handicap. Entre deux eaux, et sans solution, leurs parents décidaient de les déscolariser et aucune structure ne pouvait les accueillir », explique Ludovic Pourrier, directeur de l’IME, établissement de tutelle du programme. Face à ce besoin nous avions entrepris les démarches avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) et l’Éducation nationale pour créer cette classe unique sur le secteur.» Si les premières réflexions datent de janvier dernier, l’enveloppe financière supplémentaire dédiée à cette cause débloquée en mai dernier par le gouvernement a favorisé l’avancée du projet. En effet, si le mobilier classique (tables, chaises, etc.) est pris en charge par la municipalité accueillant l’unité, quatre des six intervenants sont mis à disposition par l’IME et donc financés par l’ARS. L’enseignant spécialisé et son AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) sont, eux, des fonctionnaires de l’Éducation nationale.
Ce projet englobe donc trois secteurs : le médico-social avec l’IME mais aussi éducatif avec l’Éducation Nationale, pas peu fière de permettre « à tous et vraiment tous d’avoir à accès à l’éducation qu’importent leurs différences ou handicaps. Afin de faire face à leurs difficultés substantielles de sociabilité. Et surtout d’adapter notre système éducatif au plus près». Enfin, il fallait bien un site. « Fruit d’une volonté politique de porter attention à la jeunesse et aux situations de handicap, la mairie s’est portée candidate en juin pour héberger cette classe », explique Max Boyer, délégué à l’éducation. Dont l’objectif final est bel et bien « d’intégrer progressivement ces élèves avec les autres enfants, par un suivi éducatif spécialisé », espère la directrice de l’école, Chantal Sibra. Christelle, l’institutrice, détaille cette méthode. « C’est pour cela que des auvents ont été installés mis en place entre les tables, que des activités plus ludiques seront organisées, tout en gardant à l’esprit notre enjeu éducatif ».