Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« Plus à l’aise sur piste »
Tête d’affiche de cette édition 2020 différée de cinq mois et conclue hier au Castellet, l’ancien pilote de F1 Thierry Boutsen s’est improvisé rallyman à 63 ans dans le baquet d’une Porsche
Thierry, comment s’est déroulée votre exploration du Tour Auto ?
Très bien. Pour moi, ce fut surtout l’occasion de découvrir le pilotage en mode rallye. Le parcours comprenait des épreuves spéciales magnifiques, toutes différentes et intéressantes. Rouler à l’aveugle, maintenant, je sais ce que cela signifie ! On a empilé beaucoup de kilomètres et rencontré beaucoup de gens sympathiques, des passionnés purs et durs. Bref, je trouve cet événement très convivial, très chouette.
Au volant de cette Porsche litres de , vous vous amusez plus sur route ou sur circuit ?
Dans les spéciales, je manquais de repères, d’expérience, donc je faisais vraiment gaffe.
Pas question de froisser la carrosserie. Fort logiquement, j’étais plus à l’aise sur piste. Mais je me suis régalé tout le temps. Partout.
Ça vous donne envie de renouveler l’expérience ?
Je ne sais pas. Mon objectif, ici, c’était de partager un bon moment avec Hervé Ordioni (son copilote, ndlr), un ami qui vit à Monaco, comme moi. Je n’ambitionne pas de reprendre la compétition.
Comme d’habitude, le plateau réunissait de très belles voitures anciennes. Lesquelles vous ont tapé dans l’oeil ?
J’aime beaucoup les AC Cobra, les Jaguar Type E, les Porsche comme celle-ci, mais aussi les , les . Toutes ces mécaniques d’exception ont forgé l’histoire du sport automobile. C’est sympa de les voir chasser le chrono comme autrefois.
Vous avez disputé GP de France au Castellet entre et . Même si ce tracé ne vous a guère souri (une place, abandons), gardez-vous en mémoire une image forte ?
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Le souvenir le plus marquant date de , lorsque je vois dans mes rétros Maurizio Gugelmin décoller subitement, puis partir en vol plané et se fracasser juste devant moi au premier freinage après le départ. Il ne m’a pas doublé à l’intérieur, ni à l’extérieur, mais au-dessus, quoi !
Un crash assez spectaculaire que je ne risque pas d’oublier.
Si votre trajectoire en Formule était à refaire ?
Je ne sais pas ce que je pourrais changer. J’ai fait avec le matériel dont je disposais. Avec les possibilités techniques, humaines et financières que j’avais. Je suis resté dix ans en F (de à ). J’ai décroché victoires (en et , chez Williams) ,et fini e du championnat (en , chez Benetton). C’est beaucoup mieux que dans le plus beau de mes rêves d’enfant.
Allez-vous regarder le GP d’Italie ce dimanche même si on connaît d’avance les trois pilotes qui monteront sur le podium ?
Peut-être... (Sourire en coin) Non, je vais regarder, sûr et certain. Mais c’est très décevant de voir toujours les mêmes gagner, en effet. Cette F actuelle n’a pas d’intérêt pour moi.
L’info du week-end concerne votre ancienne écurie. Williams change de main. Une issue inéluctable ?
Oui. Changer de propriétaire, c’est mieux que disparaître. Alors je dis bravo à Frank Williams, à Claire Williams. Ils ont trouvé une solution, un repreneur. Peut-être que celui-ci impulsera un nouveau souffle, donnera un nouvel élan. Je l’espère.
Votre pays attend un successeur depuis trente ans. Le prochain vainqueur belge d’un Grand Prix est-il né ?
Aucune idée. Un jour viendra, j’en suis persuadé. Mais quand ? En , on fondait de gros espoirs sur (Stoffel) Vandoorne. Hélas, ce fut un flop. Pas seulement à cause de lui. Pour plein de raisons. Maintenant, voyons ce que l’avenir nous réserve. On attend le suivant.