Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

« Annie était toujours à  % »

Questions à Virginie Hocq, humoriste, actrice et amie d’Annie Cordy

- ALAIN GRASSET

L’humoriste et actrice belge Virginie Hocq, amie d’Annie Cordy, se trouvait vendredi soir à Bruxelles lorsqu’elle a appris son décès. Elle a pris l’avion hier matin pour Nice et rejoindre très vite Vallauris. C’est depuis la maison où résidait la chanteuse qu’elle évoque sa compatriot­e belge sa mémoire.

Votre première rencontre avec Annie Cordy, c’était quand ?

Il y a une dizaine d’années, ce sont les frères Taloche, des producteur­s, qui l’avaient invitée à venir assister à mon spectacle C’est tout moi à La Cigale, à Paris. Cela aurait pu être une rencontre avec une personnali­té qu’on admire, puisque je connaissai­s toutes ses chansons. Et finalement on a tissé des liens. Ce qui est formidable, c’est que j’ai su tout de suite qu’elle n’aimait pas un de mes fameux sketchs, La Liste des courses. Elle trouvait que j’étais élégante, grande, féminine, belle, et elle ne comprenait pas que je fasse ce sketch. J’avais beau lui dire que ce n’était pas vulgaire, Annie n’aimait pas. C’est l’une des rares personnes, qui, avec sa nièce Michèle (Lebon), me disait la vérité si elle n’appréciait pas tel ou tel sketch. Son avis m’était très précieux.

Après La Cigale, vous êtes donc devenue très amies ?

Oui ! On a gardé des liens très forts, on a fêté les anniversai­res ensemble. Elle est devenue ma confidente. Au mois de juin, je lui parlais de mon prochain spectacle, Virginie Hocq ou presque, et que je serai accompagné­e d’une marionnett­e sur scène. J’aurais adoré qu’elle me mette en scène.

Annie Cordy était considérée comme une véritable artiste de music-hall ?

Elle pouvait tout faire ! Que ce soit la danse, la chanson, la comédie musicale, le cinéma, elle touchait à tout. C’était la seule à avoir tous ses talents et avec beaucoup d’humour. Sa féminité, elle la mettait à bon escient. Elle avait aussi un petit côté clown qui m’attirait. J’espérais avoir cette filiation avec elle. Annie avait cette capacité à rassembler le public. C’était une bosseuse acharnée. Elle était toujours à  %.

De quoi parliez-vous avec Annie Cordy lors de vos séjours à Vallauris ?

Ce qui était agréable avec Annie, c’est que lorsqu’on lui posait une question, c’était parti ! On parlait de cinéma, elle déroulait tout le film. Je ne vais sans doute pas être la seule à me replonger dans sa filmograph­ie (une quarantain­e de longs-métrages). Mais nous parlions aussi d’autres choses, nos familles par exemple. C’était chouette d’évoquer ma fille Billie,  ans et demi. D’ailleurs, vendredi soir quand on lui a annoncé la nouvelle, ma petite a chanté Ça ira mieux demain parce qu’on a fait ce clip pendant le confinemen­t avec Benoît Poelvoorde, Stéphane De Groodt, notamment, et Annie bien sûr. J’ai bien vu que Billie était triste. Annie c’est une personne intemporel­le.

Comment expliquez-vous son choix de s’installer à Vallauris ?

Moi, je l’ai toujours connue ici. Vous savez, je la comprends. À Bruxelles, où je réside, c’est déjà l’hiver, alors qu’ici c’est encore l’été. Peut-être d’ailleurs que je ferais pareil. Tout comme Annie !

Quel était son quotidien ?

Un quotidien tout à fait normal. Des sorties, des rencontres avec ses amis. Elle s’occupait de ses deux petits caniches, Fleucy et Fluffy. Elle gardait beaucoup de contacts avec les gens du métier. Elle se tenait très au courant de ce qui se passait dans le monde de la culture. Elle prenait le temps de répondre à ses fans. À  ans, qui le fait ?

Depuis la mort de son dernier mari, François-Henri Bruno, en février , Annie Cordy n’avait pas refait sa vie…

C’était un amour inconditio­nnel. Je pense que quand on aime, on peut laisser partir les gens. C’est toujours ce qu’elle a fait avec une espèce d’aplomb. Maintenant, ils se retrouvent.

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