Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Vaccin : « Pas le droit à l’erreur » selon Delfraissy
On a encore une circulation du virus importante » ,a commenté hier dans un entretien au Monde Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique qui guide les choix du gouvernement. Selon lui, le niveau des 5 000 contaminations comptabilisées par jour, fixé par Emmanuel Macron quand il a décrété le reconfinement, sera atteint « plutôt après Noël, voire début janvier ». « Même si le vaccin ne réglera pas tout, et que l’année 2021 ne sera pas une année comme les autres, je vois la sortie du tunnel », confie toutefois l’infectiologue, alors que le bilan des décès de patients atteints de la Covid19 grossit encore de 400 par jour à l’hôpital et que celui des Ehpad a grimpé depuis début novembre de 11 651 à 14 530. Au total, 47 127 malades de la Covid-19 sont morts en France depuis le début de l’épidémie.
« Continuer à prendre des précautions »
« Cette seconde vague est arrivée plus lentement que la première, mais elle semble s’inscrire dans la durée »,
souligne le président du Conseil scientifique.
« Les Français doivent donc continuer à prendre des précautions pour eux-mêmes et pour les autres », ajoute-t-il. Concernant le déploiement d’un futur vaccin, « la France n’a pas le droit à l’erreur »,
estime Jean-François Delfraissy. Selon lui, il y aura
« un gros travail de communication pour convaincre la population », « préférable » selon lui à une vaccination obligatoire.
En ce qui concerne les tests massifs de la population, le professeur trouve l’idée « séduisante » mais estime qu’elle a des limites. Cette solution ne permettra pas de dépister tous les cas infectés, car « chez les personnes asymptomatiques, il y a une fenêtre de deux ou trois jours où on ne détecte pas le virus » explique-t-il et il faudrait répéter l’opération «à peu près toutes les deux semaines ». Cela représente « une mobilisation considérable de moyens humains ». « Cette stratégie est donc difficile à mettre en oeuvre sur le plan national et la proposition du Conseil scientifique est plutôt de mener une expérience sur une ou deux grandes villes », ajoute le Pr Delfraissy, qui a « remis une note au gouvernement à ce sujet en début de semaine ».