Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« On doit prendre soin de la Méditerranée »
On peut dire que la mer Méditerranée fait partie de votre ADN…
Franck Delafosse : Tout à fait puisqu’on la porte dans notre nom : Banque Populaire Méditerranée. C’est le coeur de notre territoire et on se doit d’en prendre soin. On ne peut pas s’exonérer d’une responsabilité sur ce sujet. C’est ce qui explique notre volonté de nous impliquer dans l’économie bleue. Aujourd’hui, je ne dirai pas que la BP Med est un acteur incontournable, mais nous sommes un acteur qui compte.
Pourquoi l’économie bleue intéresse la Banque Populaire Méditerranée ?
La France est le deuxième espace maritime mondial. L’économie bleue est un secteur où la croissance économique rime avec croissance durable. Tout d’abord, parce qu’il s’agit d’emplois non délocalisables au sein, majoritairement, de TPE et PME. Ensuite parce que ce secteur requiert un haut niveau de technologie et donc une exigence d’investissements.
Comment cet engagement envers l’économie bleue se traduit-il ?
Nous avons quatre volets ayant trait à l’économie bleue : le tourisme côtier et l’aménagement du littoral ; le nautisme et la construction navale ; les énergies marines renouvelables et, enfin, les biotechnologies marines.
Le tourisme est, en effet, un secteur majeur de notre région...
Le secteur de l’hôtellerie et de l’hôtellerie de plein air se transforme, se modernise, monte en gamme et se digitalise. Nous avons un véritable pôle de compétence à Nice pour accompagner les indépendants du secteur. Par ailleurs, nous participons aussi à l’aménagement des ports au sein de pools bancaires. S’agissant du nautisme, nous avons créé une structure, Marine Azur, à Nice. Elle construit des solutions de financements optimisées pour l’achat de bateaux de plaisance, du voilier au yacht. Et nous avons développé une vraie expertise que nous mettons maintenant au service de tout le groupe BPCE.
Les énergies renouvelables sont aussi un secteur particulier. Comment choisissez-vous les projets à soutenir ? Nous faisons appel à BPCE Energéco, la filiale de BPCE Lease dédiée aux acteurs du secteur des énergies renouvelables. Ce sont eux qui font l’analyse du projet que nous souhaitons financer, car c’est un domaine très spécifique d’un point de vue ingénierie et juridique. Cela concerne l’hydraulique, la biomasse, l’éolien en mer ou le photovoltaïque qui se développe particulièrement sur notre région.
À ce jour, la plupart des projets d’énergie marine en Méditerranée sont encore au stade d’étude de faisabilité technique avec un aboutissement probable en 2022.
La rentabilité reste nécessaire ?
Disons qu’il faut arriver à concilier enjeux économiques et écologiques. Mais ce n’est pas toujours le cas comme, par exemple, pour les recherches sur les biotechnologies marines. Nous faisons partie des sept membres fondateurs de la Fondation Université Côte d’Azur qui a un volet « Méditerranée : relevons ensemble le défi de la croissance bleue ». Ici, nous soutenons l’innovation et la recherche fondamentale en qualité de mécène puisqu’il faudra du temps avant que ces projets prennent corps de façon industrielle. Cet ancrage a du sens, il fait pleinement partie de notre engagement de banque coopérative.
Vous êtes également un partenaire reconnu dans le milieu de la voile...
La Banque Populaire est armateur de bateaux de course au large, mécène de l’association d’Éric Tabarly et sponsor des athlètes océaniques. Cette année, nous accompagnons Clarisse Crémer dans son premier Vendée Globe. Un team Voile Banque Populaire Méditerranée a aussi été lancé avec 15 athlètes – des champions mais aussi de jeunes talents – que nous allons accompagner sur la route des Jeux 2024 avec de nombreux entraînements en Méditerranée. Cette génération est plus sensible à l’écologie. On voit la sincérité de leurs convictions et c’est important de leur donner un espace pour exprimer ce qu’ils vivent et voient sur l’eau.