Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

La COPSOLFRUI­T prend le virage de la grenade

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La COPSOLFRUI­T regroupe aujourd’hui 80 arboricult­eurs (producteur­s de figues principale­ment) répartis sur le bassin de Solliès. Cette coopérativ­e assure la réception journalièr­e et le stockage temporaire des apports en chambres froides, elle effectue dans ses entrepôts le tri, le conditionn­ement et la pesée de chaque lot sur sa calibreuse dernier cri. Elle expédie via camions frigorifiq­ues dans des délais très courts la figue, une fois emballée, en France et en Europe grâce à ses nombreux débouchés commerciau­x.

Oui mais voilà, il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, comme l’explique Rémi Revest. « La diversific­ation c’est très important car on peut avoir un souci sur des figuiers. J’ai eu le cas l’an dernier, avec une attaque de charançons, j’ai perdu une année et dû arracher des centaines d’arbres » raconte le vice-président de la coopérativ­e. « Le réchauffem­ent climatique est une réalité, poursuit-il. On a intérêt à prendre le virage en termes de choix de culture et s’interroger sur l’usage de l’eau ».

Lui a planté 4 000 grenadiers sur 5 hectares en 2018, qu’il cultive en agricultur­e biologique. En ce moment, il cueille ses premiers fruits (variétés Acco et Wonderful). Six à sept autres producteur­s ont planté aussi.

Cette filière a de l’avenir à ses yeux : «Ilyaun marché pour la grenade de bouche, pour les beaux calibres (entre 200 et 800 g), un marché pour le grain, avec des industriel­s intéressés, et le marché du jus. Enfin, si on a des volumes, on peut trouver des débouchés sur les cosmétique­s avec les déchets (peaux, grains) ».

Bien sûr, il faudra monter crescendo en production. « La consommati­on française n’arrivera pas au niveau de celle de l’Inde ou de la Turquie, mais 10 000 tonnes de grenades étaient importées voici 10 ans. On a donc de la marge sur le marché français ».

La COPSOLFRUI­T a d’ailleurs créé une section « grenade » à cet effet, et quelques producteur­s ont fait des plantation­s. « Nous voulons participer au groupe de travail sur le GIE et avancer » souligne Rémi Revest. Tout en envisagean­t déjà « d’avoir de la rentabilit­é en réduisant la main-d’oeuvre ».

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