Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les frères Ciamous renouent avec la cameline
A Roquebrune-sur-Argens, ces agriculteurs ont fait la première récolte de cette oléagineuse début juillet. Riche en omega 3, elle sera transformée en huile d’ici quelques semaines
Olivier Ciamous prend à pleines mains les petites graines orangées de la première récolte de cameline : « Curieusement, le quartier situé à côté de la parcelle où on en a planté s’appelle Les Camelines. Donc, ça devait déjà pousser là autrefois ».
Son frère aîné Sébastien a eu l’idée d’essayer cette plante sur une parcelle de Roquebrune-sur-Argens, où la famille est connue pour avoir créé un point de vente de producteurs locaux, à l’enseigne de la Grande Bastide.
Valoriser, améliorer l’offre commerciale
« A l’époque, mes parents avaient 15 hectares de vignes mais après les inondations de 2010 on avait une problématique de vin qui se vendait moins bien. Et quand les vignes sont plantées, on ne peut pas faire de rotation de cultures, explique Olivier Ciamous. On a arraché et commencé à faire du blé, qu’on envoie au silo de Brignoles. C’est aussi moins de main d’oeuvre pour notre petite exploitation familiale. L’an dernier, on cherchait quelque chose dans le même mode de culture tout en voulant mieux valoriser. C’est comme ça qu’est arrivée la cameline ».
Selon l’agriculteur, leur fournisseur a fait des recherches pour trouver les semences. La cameline, est en effet plutôt cultivée dans le Nord de la France. Les frères Ciamous en ont planté à l’automne 2019, sur deux hectares. « C’est un test pour l’instant, précise bien Olivier. Elle a subi la double inondation de novembre 2019 et une nuit de gel fin mars, mais elle a bien tenu. On a récolté début juillet, juste après le blé, on a trié avec une ventarelle, une machine de mon arrière-grand-père et on a récupéré 800 kg ». Lesquels devraient donner autour de 200 à 250 litres d’huile de cameline, après leur passage, prochainement, au moulin de Pierrerue, dans les Alpes de Haute-Provence.