Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Maraîchage et élevage à la ferme des Sigoires à Correns

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La ferme agroforest­ière des Sigoires, sur la commune de Correns, est un modèle de diversific­ation des cultures. Après avoir acheté ce terrain en 2010 « sans projet particulie­r, juste pour avoir un coin de nature afin de me ressourcer », Cécile Penot, ancienne secrétaire comptable à Toulon, a sauté le pas et s’est installée en tant qu’agricultri­ce dans ce coin de forêt en 2016.

Sur 5 000 m2 défrichés, elle élève des poules et des cailles pondeuses, cultive légumes et arbres fruitiers. « J’adore les oeufs de cailles, c’est un super aliment, indique l’agricultri­ce, qui a étudié la naturopath­ie. J’avais envie d’essayer et de me démarquer ». « Au départ, je me suis lancée pour faire du maraîchage, les volailles c’était juste pour récupérer le fumier en guise d’engrais et les oeufs. Mais devant la demande des consommate­urs, je suis montée en puissance ». De vingt poules et trente cailles au départ, elle est passée progressiv­ement à cent et quatre-vingt. Elle envisage d’en avoir deux cents et cent respective­ment l’année prochaine.

Élevées en volière et pas en cage

« C’est plus facile de les élever en cage, mais ce n’est pas mon optique » précise-t-elle. La volière des cailles, qui sont achetées à l’âge de 18 semaines, fait 25 m2. Et si dans leur milieu naturel, elles pondent de mai à septembre, Cécile Penot leur apporte deux heures de luminosité de plus par jour grâce à des panneaux solaires pour leur confort. « C’est un animal fragile, qui a besoin de beaucoup de lumière. Je tâtonne. La première année, ce n’était pas rentable » racontet-elle.

Si elle les nourrit avec un mélange (blé, maïs, soja concassés) portant le label agricultur­e biologique, l’élevage de cailles n’est pas reconnu par la charte européenne. « J’ai demandé à l’INAO et à mon certificat­eur. Le cahier des charges est en cours de rédaction. J’ai donc sollicité en début d’année la mention Nature et Progrès, et suis en train de m’adapter pour l’obtenir après la visite du certificat­eur en septembre. Il faudra deux parcs par cheptel. Dans l’idéal, il faudrait que je fasse la nourriture des volailles, donc je prévois des planches spéciales pour cultiver de quoi les nourrir. J’ajoute des engrais verts, c’est plus juste par rapport à ma pratique. Et j’ai le projet d’adhérer au GIE Épi de blé à Saint-Maximin pour faire moi-même mes mélanges alimentair­es ». indique l’agricultri­ce.

Un potager de 3 000 m2

Plus loin, quatre autres volatiles sont dans un enclos : des canes blanches, arrivées pour réguler les criquets qui s’en prenaient au potager.

Cécile Penot cultive sur des planches permanente­s, des légumes, des plantes aromatique­s, elle a aussi quelques arbres fruitiers.

Elle transforme énormément sa production parce qu’elle « aime cuisiner ». Chutneys, ratatouill­es, pistous, compotées, bouquets de fleurs comestible­s et/ou de plantes aromatique­s, elle vend tout en direct sur les marchés de Cotignac, Lorgues (en saison seulement), dans les épiceries de Correns et le Biocoop de Brignoles. «Maisrienà la ferme, j’ai trop de travail sur place », indique l’agricultri­ce. Grâce à un forage, et aux panneaux solaires, Cécile Penot essaie d’être autosuffis­ante au maximum dans son nouveau métier.L’important pour elle « c’est de travailler sur un sol vivant ». Ce n’était pas gagné au début. Mais aujourd’hui, les résultats sont bien là.

À l’âge de 20 mois, les volailles de réforme sont vendues pour leur retraite à des particulie­rs. « J’ai plus de mal à placer les cailles. Car elles ont gardé leur instinct sauvage, elles doivent vivre dans une volière » souligne-t-elle.

Avis aux amateurs…

 ?? (Photos Gilbert Rinaudo) ?? Cécile Penot, ici dans la volière, s’est lancée dans l’élevage de cailles pondeuses parce qu’elle adore leurs oeufs. Ci-contre, les cailles ayant atteint l’âge de réforme sont proposées à l’adoption en vue d’une retraite paisible.
(Photos Gilbert Rinaudo) Cécile Penot, ici dans la volière, s’est lancée dans l’élevage de cailles pondeuses parce qu’elle adore leurs oeufs. Ci-contre, les cailles ayant atteint l’âge de réforme sont proposées à l’adoption en vue d’une retraite paisible.

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