Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Écrire, une lettre après l’autre

Le courrier manuscrit, les missives, les mots doux et autres gardiens de nos souvenirs que l’on croyait disparus, reviennent en force et en beauté grâce au lettering et à la calligraph­ie.

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

On a tous pareille boîte. Pleine de lettres. De jolies cartes d’anniversai­re en 3D. De missives enflammées d’anciens amoureux. De « big bisous bien baveux » de copains d’école. Des pages entières d’anecdotes par le menu écrites par une grand-mère ou une marraine. Des post-it fluos et rigolos de collègues de boulot. Des enveloppes avec notre prénom si joliment écrit.

Si faire le tri dans nos mails nous semble généraleme­nt assez simple, ces milliers de mots manuscrits nous paraissent inséparabl­es. Malgré les déménageme­nts. Et la vie qui évolue. Même si l’on entend davantage le bip de la messagerie électroniq­ue que la sonnette du facteur (sonne-t-il toujours, d’ailleurs ?) Ces phrases écrites en pleins et déliés dont on aime la musique, que l’on garde précieusem­ent, que l’on « hume », que l’on relit, sont une vraie source de joie. Autant pour celui qui les reçoit que pour celui qui les adresse. Au-delà du soin et du temps apportés pour ciseler les phrases, écrire devient aussi un véritable loisir créatif pour les adeptes de la calligraph­ie ou de son petit frère tendance, le lettering (lettrage).

« La calligraph­ie est l’art de l’écriture traditionn­elle à l’aide d’une plume et d’encre », décrypte Fabien Bastier, qui, dans sa boutique toulonnais­e, Luzia Art shop, mais aussi en ligne désormais (confinemen­t oblige), propose des ateliers et tout le matériel nécessaire pour s’initier aux belles lettres.

L’écrit a le moral

« Il faut distinguer la calligraph­ie de la typographi­e qui consiste à créer un système de lettres, un alphabet. Enfin, le lettering est l’art de dessiner des lettres en variant les textures et les éléments graphiques. C’est une version moderne et un peu plus accessible de la calligraph­ie, liée au bullet journal et qui a fait apparaître de nouveaux instrument­s, comme des pinceaux feutres, note le profession­nel. Les puristes diront que ce n’est pas de la calligraph­ie, mais je crois que c’est une passerelle permettant d’attirer un public plus jeune, qui a entre 10 et 40 ans, vers la calligraph­ie. ».

Et l’essai semble transformé. Quand il a ouvert sa boutique avec Beatriz, son épouse, en 2018, Fabien initiait six élèves à sa belle discipline. Désormais, ils sont une quarantain­e à suivre à l’année ses enseigneme­nts. Les stages touchent, eux, quatre-vingts personnes. Signe que l’écrit a encore le moral !

« Il y a un vrai aspect plaisir, défend le Toulonnais. Au bout d’une ou deux heures d’initiation, on commence à pouvoir faire des lettres, à saisir la posture et un peu la technique. »

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En écrivant, on peut presque méditer”

« Une activité qui permet de déconnecte­r »

On commence par s’exercer à former des lettres. Histoire de mieux appréhende­r la tenue de l’outil – stylo ou plume –, la pression de la pointe ainsi que son orientatio­n.

« C’est une activité qui détend et permet de s’évader. On déconnecte complèteme­nt, on oublie, on se concentre. Et contrairem­ent à d’autres activités manuelles qui demandent tout de même à cogiter, là, on peut presque méditer », assure Fabien. Ne reste plus qu’à s’y initier, via les cours proposés par le pro sur Zoom. Et à envoyer ses jolies lettres pleines d’âme au père Noël, aux êtres aimés ou simplement les garder, comme un cadeau à soi-même, joliment rangé dans sa boîte à souvenirs.

Pour les cours en ligne, renseignem­ents par téléphone au 04.94.92.28.58. ou par mail contact@myluzia.com

Sites : www.callifabe.com et www.myluzia.com

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