Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Bayonne, le promu qui « mange » les gros
Décidément, le promu bayonnais est le – surprenant – poil à gratter de ce début de saison. À se demander s’il ne pourrait pas viser mieux que le maintien en Top 14, cette année. Profitant de la trêve internationale, l’Aviron, déjà vainqueur contre Clermont et Montpellier à Jean-Dauger, a remporté une précieuse victoire au réalisme et à l’efficacité, notamment en première période.
Hier, en bord de Nive, ça a même tourné, par moments en première période, à la démonstration. Plus agressifs, les Basques, pourtant privés de leurs habituels alignements en touche, mettaient la main sur le ballon, dévoilant des mouvements intéressants sur les turnovers.
Et si le marqueur Joe Ravouvou restait cette fois muet, le buteur maison Gaëtan Germain, lui, ne laissait rien passer (7 sur 7 au pied en première mi-temps, 2 sur 3 en seconde).
«Aufond de nous-mêmes »
Au final, les hommes de Yannick Bru, qui redoutaient le déficit physique face au pack toulonnais, enlevaient un cinquième succès mérité, malgré une ultime frayeur causée par leur chronique indiscipline.
« On a réussi à concrétiser rapidement ce qui nous a mis à l’aise, peutêtre même trop, soulignait le capitaine Peyo Muscarditz au micro de Canal +. On ne voulait pas gérer mais finalement, on prend un essai sur ballon porté alors qu’on est en supériorité numérique, ça nous a un peu mis dedans... Mais on est avant tout satisfait de la victoire contre cette grosse équipe de Toulon. » Si la marge reste étroite – à l’image de cet essai de pénalité concédé par Michael Ruru dans l’en-but, ou des deux exclusions temporaires ramassées avant la sirène –, l’Aviron a en effet montré qu’il se tenait solidaire malgré des remous dans la direction du club et la récente mise à pied de la recrue samoane Alofa Alofa.
« On a puisé au fond de nous-mêmes physiquement, confirmait Muscarditz, encore essouflé. A la fin, je n’ai pas pensé à la défaite, mais j’ai eu peur de perdre... »
Une fin de rencontre épique où le trois-quarts centre et les siens ont fini à 13 contre 15. « Je voulais rendre hommage aux “gros”, même s’ils se sont fait chahuter. Ils n’ont jamais lâché et c’est ce qu’on nous demande toute la semaine à l’entraînement. »