Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Crise sanitaire : les libéraux à la rescousse
Quel rôle pour les soignants libéraux dans la gestion de l’épidémie ? Initiées en 2018, les communautés professionnelles territoriales de santé offrent des solutions pour soulager l’hôpital
C’était l’un des enjeux identifiés au lendemain de la première vague de la Covid-19, alors que les soignants faisaient remonter leurs « cahiers de doléances » en vue du Ségur de la santé : donner toute sa place à la médecine libérale aux côtés de l’hôpital ? C’était l’une des solutions identifiées pour soulager la tension hospitalière. Comment : en évitant l’hospitalisation des patients les moins sévères, grâce à l’organisation de leur suivi à domicile, en prenant en charge ceux qui sortent de l’hôpital et qui ont encore besoin de soins. Pour atteindre cet objectif, les professionnels libéraux et l’Agence régionale de santé (ARS) se sont notamment appuyés sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
Rôle de coordination
Au coeur du plan Ma Santé 2022, la réforme du système de santé annoncée en septembre 2018, ces CPTS « ont pour rôle de coordonner les professionnels d’un même territoire qui souhaitent s’organiser – à leur initiative – autour d’un projet de santé pour répondre à des problématiques communes », explique Annie Genova, adjointe au service « offre de premier recours » à la délégation départementale de l’ARS.
Vaste, le choix des thématiques est laissé à l’appréciation de chaque CPTS : organisation des soins non programmés, coordination villehôpital, attractivité médicale du territoire, coopération entre médecins et infirmiers pour le maintien à domicile… « Les objectifs sont de renforcer l’accès aux soins, de fluidifier les parcours des patients et d’améliorer les conditions d’exercice des professionnels de santé libéraux », résume Annie Genova.
Un interlocuteur unique
Deux principaux bénéfices sont attendus dans cette nouvelle organisation. « Premièrement, permettre aux patients d’accéder à un médecin généraliste dans les 24 heures, grâce à une réponse organisée et structurée, indique Annie Genova. Deuxièmement, les professionnels libéraux ainsi regroupés constituent un interlocuteur unique et cela facilite le dialogue avec l’hôpital comme avec l’administration. » Avec l’appui financier de l’ARS, onze CPTS se sont constituées dans le département, pour la plupart sous forme associative. Deux autres sont encore à l’état « d’initiatives repérées ». Ensemble, elles couvrent 80 % des communes varoises.
« Quatre d’entre elles verront leur projet de santé validé d’ici fin 2020, les autres le seront d’ici fin 2021 » conclut la représentante de l’ARS. Avant même ces officialisations administratives, la crise sanitaire a constitué pour plusieurs de ces CPTS un véritable baptême du feu, mettant leurs projets à l’épreuve de la réalité du terrain (lire par ailleurs).