Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Pris en charge par la CPTS Pays des Maures Littoral, patients ont évité l’hospitalisation
Pour la CPTS Pays des Maures Littoral, « la crise sanitaire du coronavirus a constitué un exercice grandeur nature », témoigne le Dr Isabel Canonne, coprésidente de cette structure qui regroupe les communes de Bormes-les-Mimosas, Le Lavandou, La Londe, Pierrefeu, Collobrières, Cuers et Puget-Ville.
Qu’est-ce que votre CPTS a apporté, localement, dans la gestion de la crise Covid- ? Dès le premier confinement, on a pu fédérer autour de la CPTS l’ensemble des soignants, y compris des non-adhérents, pour organiser la distribution des masques et de divers matériels, en partenariat avec les pharmacies et l’ARS. On a aussi centralisé et réparti les dons divers. Désormais, pour cette deuxième vague, nous avons une fiche Covid, avec un protocole et une filière dédiés et on travaille avec le centre hospitalier pour éviter des hospitalisations et pour faire sortir des patients plus tôt. Cela permet de diminuer les séjours hospitaliers d’une semaine à dix jours, tout en les rassurant avec un suivi à domicile réalisé par une équipe dédiée. On a une fiche de suivi par patient, transmise au médecin traitant et à l’hôpital.
Combien de patients suivezvous ainsi ?
En ce moment, nous en avons , sur les communes de Bormes et du Lavandou. Deux seulement sont des patients qui ont été hospitalisés, les autres ont pu éviter l’hospitalisation grâce au suivi à domicile. Nous sommes en relation avec les médecins des urgences et nous avons des critères précis pour décider de l’hospitalisation. On travaille aussi parallèlement avec l’équipe de pneumologie pour avoir rapidement les scanners thoraciques en cas de besoin, sans avoir à hospitaliser les patients.
C’est plus difficile pour un médecin qui exerce seul ?
Oui ! Avec la CPTS, on a constitué un réseau, on a eu rapidement les portables de nos correspondants hospitaliers. La chance de cette épreuve, c’est qu’elle nous permet de réaliser tout l’intérêt de ce travail en commun.
Pourquoi une équipe dédiée aux patients Covid ?
Ce sont des infirmières qui interviennent, en dehors de leurs tournées habituelles, sur des créneaux libérés pour ne faire que des patients Covid. C’est plus simple en termes de gestion du risque de contamination. On a d’ailleurs réactivé une salle d’habillage déshabillage au sein de l’Ehpad pour cette équipe.
Lors du premier confinement, elles pouvaient y désinfecter leur matériel, voiture comprise. C’est une façon de mettre les soignants en confiance, de s’entraider.
Qu’est-ce que cette crise vous a démontré ?
On se rend compte qu’on est partenaires, qu’on forme une chaîne et qu’on a intérêt à la formaliser car on y gagne tous quelque chose ! Du temps administratif notamment !
Qu’attendez-vous du projet définitif en cours d’écriture ? On espère qu’il sera validé au premier trimestre . On y porte un grand intérêt. Il est écrit depuis le terrain pour répondre à nos attentes en tant que professionnels de santé : mieux prendre soin du patient, gagner du temps administratif, éviter des hospitalisations en urgence en anticipant les situations, ce qui évite une pression inutile sur les urgences.
Qui a rejoint votre CPTS ?
Elle regroupe des médecins, des infirmiers, des kinés, des podologues, des labos, des pharmaciens… Mais on a aussi associé, le plus largement possible, les structures comme la plateforme territoriale d’appui (PTA), l’hospitalisation à domicile (HAD), SOS Médecins, l’hôpital psychiatrique de Pierrefeu qui se trouve sur notre secteur, l’Ehpad…
Hors crise sanitaire, quelle utilité pour une CPTS ?
La gestion des personnes âgées par exemple : si on a un protocole écrit avec une filière dédiée, cela veut dire qu’on a quelqu’un qui s’occupe de vérifier où il y a des lits disponibles et c’est plus facile de caler un rendez-vous avec un spécialiste. On n’envoie plus le patient aux urgences où il va patienter heures avant d’être pris en charge dans le bon service. Quand il part, il est attendu, les rendez-vous sont calés.