Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Condamné fin septembre pour détention de stupéfiants, il récidive deux mois après
Belote : le 30 septembre, Mickaël T. était condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis pour son rôle de nourrice dans un trafic de stupéfiants dans le bassin tropézien.
Une peine relativement clémente pour un jeune homme bien inséré, en CDI dans une entreprise de jardinage, mais présentant une addiction au cannabis depuis l’âge de douze ans. Et rebelote : quelle n’a pas été la surprise du tribunal de Draguignan de découvrir à nouveau, lundi dernier, Mickaël T. sur le banc des accusés pour... détention de stupéfiants !
« Vous n’avez rien compris ! »
Contrôlé au guidon de son scooter par les gendarmes de Grimaud, il est testé positif au cannabis. Lors de la perquisition de son domicile, 178 grammes de résine de cannabis, une balance de précision, 2,4 grammes de champignons hallucinogènes et 300€ en liquide sont retrouvés. « Mais monsieur, vous n’avez rien compris !, s’emporte le président JeanLouis Galopin. Vous avez 18 mois de sursis au-dessus de la tête et vous recommencez... »–« Comme un idiot, j’ai continué comme avant », s’excuse le prévenu, qui certifie n’être qu’un consommateur et pas un dealer.
« Dans ce cas-là, comment justifier l’achat d’une si grosse quantité, et d’où vient l’argent ? », questionne le procureur Pauline Loine. « On me faisait un prix sur une plaquette. Et pour payer, je travaille au noir le week-end. J’habite chez mes parents, j’arrive à mettre de l’argent de côté. J’achète pour mes amis aussi. » Apparemment, la leçon n’a pas été retenue. « Il n’y a aucune prise de conscience chez Mickaël T., pointe le ministère public. Je suis convaincue qu’il a acquis bien plus que ce qu’il déclare... »« Pas assez en tout cas pour prouver l’existence d’un trafic, tempère son avocate, Me Daisy Labecki. Mickaël T. n’a jamais daigné être un gros consommateur. Malgré tout, sa situation est stable. Sa place n’est pas en détention, mais en cure de désintoxication. Il ne s’agit pas de lui donner une dernière chance, mais une peine adaptée à sa dépendance. »
Le tribunal, sensible aux arguments de la défense, révoque finalement six mois du sursis de Mickaël T., le condamnant à un total de 12 mois d’emprisonnement. À effectuer à domicile sous bracelet électronique.