Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Miss internatio­nal Paca ou ‘‘plutôt miss catastroph­e’’

Élue le 11 novembre, Mélissa Kopp casse les codes des concours de beauté avec panache

- LEÏLA DAVAUD ldavaud@nicematin.fr

Blanc. Tout est blanc à Lorgues en cette matinée hivernale. Des jardins aux parebrise de voitures, gelés, sans oublier la robe de Mélissa Kopp. D’ailleurs, la jeune femme frissonne et rêve de partir « en courant mettre une doudoune » .Impossible. C’est ça le boulot d’une miss internatio­nal Paca. Poser devant l’objectif, peu importe la températur­e extérieure. « C’est dans la tête. Je me concentre et paf ! Je suis en été. » Vraiment ? « Pas du tout, répond-elle en riant. Mais ça vaut le coup. »

Ses talons claquent dans les ruelles du village qui l’a vu grandir. Quelques regards se tournent vers elle, sans comprendre ce qu’il se passe. « On n’est pas habitué, ici, à voir une nana se trimballer en escarpins avec une écharpe de miss ! »

D’ailleurs, du haut de ses 19 ans, elle n’y croit toujours pas. «Jeme suis inscrite sur un coup de tête, indique la Lorguaise avec un haussement d’épaules. Je rêvais depuis toute petite de participer à des concours de beauté. Mais je fais 1m63 et j’avais grand besoin d’un relooking, il faut être honnête. » La transforma­tion de Mélissa Kopp a débuté il y a 3 ans, « quand j’ai décidé de reprendre ma vie en main, et d’arrêter de sombrer. » Car comme beaucoup d’entre nous, il y a des moments où rien ne va. « J’ai subi beaucoup de moquerie sur mon physique », explique-t-elle. D’un coup, la jeune femme se recroquevi­lle. Baisse les yeux. « J’étais maigre et plus le temps passait, plus ma tristesse se reflétait sur mon visage. J’étais éteinte, vide et perdue ». Poings serrés, elle fronce les sourcils et relève les yeux. Déterminée.

« Finalement, c’est en me perdant que je me suis retrouvée ! Et tant mieux. » Alors elle arrête sa prépa en commerce, part en DUT de gestion et management à Toulon et participe à un concours de miss via Zoom, Covid oblige. «Ilyaeu un déclic ! Je me suis réappropri­é mon image, mes envies. Ma vie quoi!» Ce qu’elle qualifie de revanche. Mais pourquoi Miss internatio­nal ? « Car les valeurs du comité n’ont rien à voir avec ce que j’imaginais de ce genre de concours. Pour eux, la femme est toujours belle, souligne-t-elle en insistant sur l’adjectif. Qu’elle soit grande, petite, fine, plus en chair ! Et quand j’ai vu que mes concurrent­es aimaient leur corps et esprit, coûte que coûte. Je me suis dit : pourquoi pas moi ? »

Une prise de confiance en soi bienvenue, qui l’a fait changer d’avis sur le profil d’une miss. «Il faut briser le mythe de la top-modèle, parfaite, fine et aux discours cadrés. » En parlant de discours... « J’ai complèteme­nt cassé les codes en me présentant. Je n’ai rien préparé : c’était juste moi, au naturel, que ça plaise ou non. Avec mes boulettes de débutante. D’ailleurs, on m’appelle plutôt miss catastroph­e, car j’ai fait pas mal d’erreurs à l’entretien, mais jamais sans en rire. » Et même si Mélissa Kopp espère participer à d’autres élections de miss, dans dix ans elle s’imagine surtout « amoureuse, avec une vraie vi e de famille. C’est tout ce qui compte pour mois. »

◗ Pour sponsorise­r Mélissa Kopp et ainsi lui donner plus de visibilité et de chances pour remporter le concours, écrire à meli83510@hotmail.com.

‘‘ Ici, on n’est pas habitué à voir une nana en escarpins ”

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(Photo Clément Tiberghien) Mélissa Kopp, une miss «100% naturelle».

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