Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Un Azuréen de ans bloqué aux États-Unis
L’étudiant grassois, prodige du golf, a perdu son passeport mais ses parents n’ont pas encore pu le rejoindre à cause de la crise sanitaire
Presque un an qu’Isabelle n’a pas vu son fils. Dylan, 17 ans, expatrié dans le Maryland aux États-Unis pour vivre sa passion : le golf.
« Il est rentré passer les fêtes de Noël l’an dernier. On devait aller le voir en mars, mais on n’a pas pu à cause de la crise sanitaire », rembobine sa maman.
« Durant tout l’été, nous avons dû patienter car on ne pouvait pas entrer dans le pays. On avait repris des billets en septembre, et là encore, ça n’a pas été possible, pour les mêmes raisons. » Problème supplémentaire, l’adolescent ne peut pas rentrer en France : il a perdu son passeport. « Il s’était inscrit pour passer le permis là-bas, et il a l’a oublié sur le toit de la voiture ! »
Bureaucratie absurde
Le début d’un véritable calvaire administratif : Dylan étant mineur, un des parents doit en effet être à ses côtés pour effectuer les démarches au consulat de France.
Bloquée en France, la famille fait des pieds et des mains pour obtenir une dérogation du consulat face à cette situation si particulière.
Elle contacte l’ambassade de France à Washington, diverses associations, un député et même Brigitte Macron pour tenter de résoudre ce casse-tête... Sans succès pour l’instant.
« Nous habitons Châteauneuf et nous avons alerté la mairie de Valbonne qui nous délivre les passeports. Ils ont eux aussi écrit à la préfecture et au consulat. » Parallèlement, Isabelle et son mari effectuent toutes les démarches possibles : « On a transmis au consulat une copie de son passeport et même son récépissé, ainsi que tous nos papiers d’identité visés par un notaire. Ça n’a rien changé. On est devant une bureaucratie absurde!»
Isabelle désespère. « J’ai beaucoup pleuré depuis le mois de mars... Heureusement, Dylan vit bien la situation. » Au sein de sa famille d’accueil, entouré de ses amis, il se concentre sur ses études et sa passion du golf.
Repéré par un coach lors d’un tournoi
« Il est tombé dedans tout petit ! Il y a eu une initiation à l’école, il devait avoir 4 ans. Il a adoré et on l’a encouragé », se souvient sa maman.
Le tout jeune homme, parfaitement bilingue – son père est australien – initie au fil des ans son papa et son grand frère. Il intègre un cursus sport étude au lycée Audiberti à Antibes.
« Il a été repéré par un coach lors d’un tournoi aux États-Unis. On lui a ensuite trouvé une école et une famille d’accueil. Il s’est installé là-bas au mois de juin 2019. »
Dylan compte intégrer une université américaine l’an prochain. «Iladéjàeu plusieurs propositions, mais il sait que ce sera en fonction de ses notes. Depuis qu’il est là-bas, il est troisième de sa classe. Il se donne les moyens de vivre ses rêves... »
Après avoir lancé un appel sur les réseaux sociaux et médiatisé cette affaire ubuesque, Isabelle a enfin une lueur d’espoir.
« Il y a quelques jours, le consulat s’est engagé à faire un passeport temporaire à Dylan. Mais on attend encore...»
Majeur en février
Alors, elle et son mari se sont envolés samedi : direction le Mexique. « Rien à faire de la destination, mais on est obligés de rester quinze jours hors de l’espace Schengen pour pouvoir enfin entrer aux États-Unis et voir notre fils ! »
Le couple, qui travaille dans le milieu du yachting, a prévu de rester une quinzaine de jours sur place. « Peut-être plus, on va voir...»
Le temps en tout cas d’effectuer les démarches pour refaire le passeport et de profiter enfin de leur enfant. Une libération attendue depuis de longs mois. « On espère que tout se passera bien. Et on se rassure en se disant qu’il sera majeur en février et pourra à ce moment-là faire sa demande seul. »