Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
La folie black blocs
Et une fois de plus ! Une ! Avant-hier, Paris a été encore une fois le spectacle d’un déchaînement inouï de violence. Les black blocs n’ont pas attendu, cette fois, la dispersion de la manifestation pour tout casser, tout brûler sur leur passage. Voitures et motos incendiées, vélos tordus, vitrines saccagées. Pauvres commerçants du e arrondissement de Paris qui comptaient pouvoir ouvrir leurs magasins en ce début décembre, et qui ont vu leurs locaux entièrement dévastés. Cette violence, en pleine crise sanitaire, au moment où le terrorisme menace à nouveau, dans une France où l’islamisme structure les quartiers baptisés difficiles, fait froid dans le dos, empoisonne la vie collective, sape peu à peu tous nos concepts d’autorité juste et d’ordre nécessaire. Ce qui est difficile, avec les black blocs, c’est qu’ils sont passés maîtres en l’art de disparaître aussi vite qu’ils sont apparus. Aujourd’hui, sachant qu’ils sont fouillés au moment d’entrer sur le parcours annoncé de la manifestation, ils cachent dans des endroits prévus à l’avance leur matériel de destruction. Ils se mêlent à la foule et en réalité s’y abritent. Aucune manifestation de revendication sociale ne peut échapper à leur présence. Les black blocs, par leur action, nuisent d’abord aux causes sociales que veulent défendre les manifestants, puisqu’il ne reste de ces samedis de défilés que des images désolantes. Qui sait encore que les rassemblements de dimanche dernier avaient pour but de s’en prendre à l’article de la loi dite de Sécurité globale en cours de discussion, et de réécriture à l’Assemblée nationale ? Mais ces hommes en noir s’en prennent aussi, et même surtout, aux structures de l’Etat. Aucun d’entre eux, sans doute, n’a lu le fameux article . Ce qu’ils veulent détruire, au-delà des slogans anticapitalistes, anti -pauvreté, anti-mondialistes, c’est bien l’Etat lui-même. D’où l’extraordinaire confusion qui est celle de la France en ce moment. Mettre de l’ordre, certes c’est nécessaire, et une grande majorité de Français y tient, mettant en cause les gouvernants incapables de le garantir. Mais en même temps, on le voit bien, les mêmes Français condamnent les violences policières, dont quelques-unes sont certes insupportables, on l’a vu la semaine dernière, qui sont hélas le lot inévitable des combats de rues, puisqu’on peut employer ce terme. Lorsque des tirs nourris accueillent les policiers, qui est responsable des violences ?
« Les black blocs, ils se mêlent à la foule et en réalité s’y abritent. »